Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Chronique du Mardi: Barbarie

Il fut un temps où le Mali était considéré comme étant le maillon faible de la lutte contre le terrorisme. Mais face à la barbarie sanguinaire des illuminés barbus, il n’y a ni maillon faible, ni maillon fort, car c’est une lutte globale et une lutte de tous les instants qui engage tout le monde. Que les terroristes prolifèrent dans un pays ou dans une zone ; il ne faut surtout pas trop vite se réjouir en se disant que l’on n’est pas concerné, car ce sont des individus qui ne connaissent ni frontières, ni limites. Plus ils font des carnages, plus ils font parler d’eux et plus ils font des émules.

insecurite violence accident

Vendredi 13 novembre 2015, ce sont des dizaines de personnes qui tombent en France, sur le continent européen. Daesh revendique ces attentats sans précédent. Une semaine plus tard, le vendredi 20 novembre, c’est en Afrique, et à Bamako qu’Aqmi revendique la prise d’otage du « Radisson Blu » avec deux dizaines de morts encore. Moins de deux semaines après, et cette fois-ci sur le continent américain, à San Bernadino aux USA, le mercredi 2 décembre 2015, Daesh revendique une autre tuerie de masse. Un mois plus tard, l’Asie est touchée avec les attentats de Jakarta revendiqués encore par Daesh. Et quelques heures seulement après, on revient en Afrique avec Aqmi qui a frappé en plein de cœur de Ouaga avec des dizaines de morts encore en ce vendredi 15 janvier 2016.

En l’espace de deux mois, les deux groupes terroristes ont frappé sur 4 continents différents et dans des pays ayant pris des mesures drastiques de sécurité. On a comme l’impression que ces individus sans foi ni loi peuvent frapper quand et comme ils veulent, à l’endroit de leur choix. L’époque des cellules dormantes est révolue.

Avec l’évolution technologique, ils ont des cellules actives potentielles sur tous les continents et dans tous les pays. Ce n’est plus une seule nation qui est visée, mais l’humanité entière. Car avec un seul terroriste sur un territoire donné, il faut être sûr qu’il aura le don d’en faire pousser d’autres sous d’autres cieux comme de mauvais champignons après la pluie.

Et comme on n’arrive plus à faire la différence entre le terrorisme d’Etat et l’œuvre des groupes radicalisés, l’on reste dubitatif et impuissant. A chaque attaque, les grands médias sont inondés par des spécialistes de telle ou telle question avec une profusion d’analyses. Et si on a une grande quantité de géniteurs d’idées pour combattre la terreur, il y a très peu de génie ayant permis, non pas d’arrêter cette barbarie immonde, mais d’inverser le rythme des attaques. Entre les erreurs d’approche et d’analyses des prétendus experts et la perplexité anxieuse des stratèges de sécurité, les groupes radicaux semblent avoir un boulevard devant eux.

Les puissances occidentales n’ont de cesse de larguer des bombes sur les zones sous contrôle de Daesh et compagnie. Ce faisant, elles font de nombreuses victimes collatérales et ferment les yeux sur des injustices criardes de certains de leurs « partenaires« . Une situation qui ne fait que conforter la position des partisans de la terreur qui arrivent à faire passer leur message dans des sphères encore insoupçonnées.

Qui plus est, certains « partenaires » aussi de ces puissances sont derrière des groupes qu’ils financent pour affaiblir un voisin ou un « adversaire ». Sinon, comment comprendre que Daesh, Aqmi et leurs satellites puissent avoir autant de ressources ?

Le trafic d’armes et de stupéfiants ?  Le trafic de carburant et de pierres précieuses ? Mais avec qui font-ils ce trafic alors ? D’où proviennent les armes, les provisions et les autres matériels dont ils disposent ? On en arrive à oublier qu’a une époque non encore lointaine, de nombreux Etats occidentaux, sans jamais l’avoir reconnu officiellement, ont dû payer des dizaines de millions d’euros ou de dollars en liquide pour faire libérer leurs ressortissants. Cette manne financière contribue aussi à faire tourner la machine terroriste à plein régime. Le temps du jeu de cache-cache est révolu. Les erreurs du passé doivent contribuer à renforcer la lutte du présent. Et rassurez-vous, je suis loin d’être friand des théories conspirationnistes.

Là où je suis d’accord avec certains spécialistes, c’est qu’on se retrouve dans une situation qui est partie pour durer. D’autres actions spectaculaires viendront encore endeuiller le monde. Et personne ne pourra dire où et quand les obscurantistes se manifesteront. La seule certitude qu’on a, c’est qu’ils sont aussi imprévisibles que sadiques. Puisqu’ils viennent pour mourir en martyrs, le cycle de violence est loin d’être bouclé. Que toutes les Nations mettent leur intelligence ensemble afin de pouvoir réduire un tant soit peu les nuisances de ces gens qui n’ont de foi que leur force de destruction.

Maliden

 

Source: lesechos

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance