En tournée dans les pays du Sahel pour discuter avec les autorités du repositionnement de l’agenda
du développement des programmes en cours ou à initier, une délégation du Programme des Nations
Unies pour le Développement (PNUD), conduite par la Directrice du Bureau régional pour l’Afrique du
PNUD, comprenant notamment Abdoulaye Mar Dieye, Coordinateur spécial des Nations Unies pour le
développement au Sahel, a été reçue le vendredi 27 Octobre 2023 par le Dr Choguel Kokalla Maïga,
Premier ministre.
Réitérant leur accompagnement, le Coordinateur spécial des Nations Unies pour le développement au
Sahel a rappelé avec force que notre pays était devenu un laboratoire de reconquête de notre dignité et
de la réinvention de la solidarité Africaine. Très sensible à ce constat élogieux venant d’un responsable
onusien, le Dr Choguel Kokalla Maïga a tenu à entretenir ses hôtes sur le changement de paradigme
opéré par le Mali où se joue désormais le destin de l’Afrique. Après un long développement historique,
en vrai pédagogue, le Premier ministre a entretenu les diplomates onusiens sur la situation sécuritaire,
les défis et les enjeux géopolitiques et géostatiques auxquels notre pays fait face.
Face à l’épineuse question des bases de la Minusma, dont les faux bonds donnent à croire qu’il y a un
fléchissement dans notre engagement et notre détermination à restaurer l’intégrité territoriale, Choguel
Kokalla Maïga rassure les Maliens que rien n’a changé, l’armée est prête et décidée à prendre toutes
les bases y compris Kidal qui est l’épicentre de la crise.
Enfin, il a appelé les cadres onusiens à jouer leur partition à cette étape si particulière de l’histoire du
Continent. Notre pays et l’Afrique ont besoin de leur vision et de leur accompagnement concret et pragmatique expurgé de tout paternalisme, d’interférence et d’immixtion.
Voici les grandes lignes de cette sortie historique du Dr Choguel K Maïga.
Tous les mouvements terroristes sont des créations des services secrets de certains pays étrangers, notamment occidentaux. Chez nous, nous en avons la preuve. Nous avions été à l’ONU, nous avions voulu donner les preuves, o nous en a empêché.
De la même manière, au Mali, toutes les guerres nous ont été importées et imposées de l’extérieur. Les Maliens n’ont provoqué aucune guerre. Pour y parvenir, ils ont mis à la tête des États des dirigeants qui sont faibles, qui acceptent tout venant d’eux. Ils rentrent dans les négociations. Deux ans, trois ans, après, on fait un accord bancal. Ce sont des accords pour attendre juste que les terroristes s’organisent.
Tout ce qu’on vit en Afrique, les européens l’ont vécu avant. En 1940, le ministre des Affaires étrangères de l’Angleterre, Chamberlain, a été en Allemagne signé avec les fascistes un Accord de paix. A son retour, toute la population d’Angleterre est sortie pour l’accueillir et l’acclamer, même la Reine (NDLR : Élisabeth II).
À l’époque, il y avait un homme qui avait dit non, c’était Wilson Churchill. Il a dit à Chamberlain : ‘‘ vous avez signé une paix de la honte avec les fascistes pour éviter la guerre ; à la fin vous aurez et la honte et la guerre’’.
Quelques années après, les anglais ont été attaqués (NDLR : la seconde guerre mondiale). La Reine n’avait d’autre choix que d’aller chercher Churchill et de faire de lui Premier ministre. C’est lui qui conduit la guerre, jusqu’à la gagner.
Mais au prix de la mort de millions d’indiens. Chez eux, Churchill fut un héros. Mais en Inde, on aura un autre qualificatif. Donc, chaque pays a ses héros et ses criminels. Mais chez nous ; c’est eux qui fabriquent les héros et les criminels et nous les donnent.
Le deuxième exemple, c’est l’accord entre les Russes et l’Ukraine après 2016. Les pays qui l’ont parrainé, c’est la France et l’Allemagne. A propos de cet accord, l’ancienne chancelière (Angela MERKEL) a dit qu’ils l’ont signé pour permettre à l’une des parties de gagner du temps pour préparer son armée. Donc, l’accord a été signé justement pour gagner du temps.
Au Mali, c’est ce qu’on fait. On nous a fait signer un Accord de paix en 2015 pour permettre à la rébellion et au terrorisme de s’étendre dans le pays et dans tout le Sahel.
En 2013 quand la France intervenait au Mali, François Hollande, le président de la République française, a dit ici et au Qatar in extenso, je vous rappelle pour mémoire : ‘‘l’objectif de l’opération Serval c’est de détruire le terrorisme, d’aider le Mali à recouvrir l’intégrité de son territoire et appliquer les résolutions
des Nations Unies, 2013’’. En 2020, le terrorisme qui était confiné au nord du Mali a pris 80 % du territoire, s’est étendu à la Côte d’Ivoire, a commencé à arriver au Togo, au Bénin. Donc ce qu’il a dit était faux.
En effet, pour ce qui concerne l’intégrité du territoire, c’est l’armée française qui a empêché l’armée malienne de rentrer à Kidal, à partir d’Anéfis. Ils ont créé une enclave au nord du Mali, notamment à
Kidal. C’est dans cet enclave que les terroristes se sont entraînés pendant deux ans, après ils se sont rependus au centre du pays.
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LA REDACTION