Répondant au coordinateur général du Cinsere-ANR, Me Amadou Tiéoulé Diarra qui a estimé que les challenges de la refondation se résument à trois (3) D (Défense, Diplomatie et Développement) et que les performances déjà atteintes en matière de la défense et de la diplomatie se passent de commentaires, qu’il reste l’épineuse question du développement dont il espère sera pris en charge par la nouvelle équipe gouvernementale, le Dr Choguel Kokalla Maïga, chef du gouvernement, a dit inscrire les priorités de la nouvelle phase de la transition dans cette même séquence. Suivant les hautes orientations du Président de la République, qui, lors de la session inaugurale du gouvernement, a instruit à la nouvelle équipe de mettre les populations au centre des préoccupations du gouvernement et de veiller au respect des principes édictés pour la conduite de l’action gouvernementale, le Premier ministre a dit camper la mère des urgences vers la prise en charge des besoins légitimes des populations et la satisfaction de leurs préoccupations quotidiennes.
L’adepte du franc-parler projette de faire juger les actions de la transition sur pièces, un inventaire sans complaisance à l’aune de ce que le peuple souverain avait donné au gouvernement comme feuille de route lors des Assises nationales de la transition. C’est fort des évaluations préalables que le Président Assimi présentera aux Maliens un bilan propre, sans aucune esquive. C’est pourquoi, le Premier ministre appelle à l’engagement et à la détermination de chacun pour qu’à la fin de la Transition «qu’il y est vraiment un véritable sincermètre dans les mains du président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta». Et c’est en toute sincérité qu’il pense que son équipe sera à la hauteur de la mission.
Voici le principal extrait de cette interview qui fait le buzz sur les réseaux sociaux :
Cette refondation n’est pas nouvelle pour les Maliens. Certains ne comprenaient pas, ils voulaient, mais ils ne savaient pas comment y arriver. Ils voulaient le changement, mais ils ne savaient pas comment cela allait se faire. On leur a promis plusieurs fois de changer, mais à la fin, ils se sont dit que ce n’était pas sincère.
Donc le Sinceromètre, en réalité, était dans la poche de celui qui parlait. Mais le peuple a constaté que ça n’a pas marché. Cette fois-ci, on veut qu’à la fin qu’il ait vraiment un véritable sincermètre dans les mains du Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta. Qu’il puisse dire aux Maliens, en 2021 voici ce que vous avez demandé. Moi j’ai mon gouvernement que j’ai mis au travail, je l’ai contrôlé, je l’ai suivi, voici ce qu’on a pu faire. Et ce qu’on n’a pas pu faire, je vous donne les raisons.
Parce que j’ai l’habitude de dire aux Maliens, certains pensent que la politique c’est l’art de mentir aux gens. Je leur ai dit : pas du tout ! J’ai dit, en politique, il faut toujours dire la vérité. Quand vous ne pouvez pas dire la vérité, vaut mieux vous taire. Parce que, chaque fois qu’on ment au Peuple, cela va vous rattraper dans un an, dans quelques mois, tôt ou tard. C’est pourquoi vous trouverez, il y en a qui disent aujourd’hui «Tchiou», demain, ils disent «Tchia» dans le même débat. Donc, Assimi va dire aux Maliens, voici ce que vous avez demandé en 2021, voici ce qu’on a pu faire, et voici ce qu’on pas pu faire.
En toute vérité, une fois que le peuple sait qu’on lui dit la vérité ; il est plus tolérant, il accepte certaines fautes. C’est quand on le dribble, on lui ment, il découvre de lui-même, vous mettez les halots noirs pour qu’il ne voit rien, un jour la lumière vient, il voit, c’est en ce moment qu’il vous dit que vous n’avez pas été sincère. Donc, nous devons tout faire pour qu’à la fin de cette Transition, le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, puisse dire aux Maliens : voici ce que vous avez demandé, voici ce que j’ai pu faire.
Dans ce processus, j’ai retenu une observation du ministre de la refondation. Il dit que «les actions prioritaires complémentaires» ont vocation à débuter sous la transition et n’ont pas vocation à terminer dans le principe.
Par ailleurs, il y a des actions qui n’étaient pas prévisibles, qui n’étaient pas prévues dans les ANRs qu’on est en train de réaliser.
Le ministre des Finances vient de vous donner l’exemple.
J’ai dit aux gens, l’autre jour, un triptyque qui est celui du Président et du gouvernement. Nous avons passé deux ans, trois ans à nous équiper pour dire qu’on va se défendre nous-mêmes, on ne va plus dépendre d’autres. Nous sommes allés la-dans. Aujourd’hui, tous ceux qui nous empêchent de nous défendre comme on veut, on leur a dit bye-bye. «Allah Ka se ni aw gnouma ye» !
Maintenant, il y a ce que j’appelle la diplomatie, tous ceux qui nous mettaient les bâtons dans les roues, nous avons les ministres qui les donnent le coup pour coup, tous les ministres dans leur domaine, avec en tête, le ministre des Affaires étrangère qui a son Chef, le Premier ministre, qui a aussi son Chef, qui est le Président, qui est le véritable Chef de la diplomatie.
Ces derniers moments, je crois que nos adversaires n’ont eu autre chose que de caricaturer notre ministre des Affaires étrangères, mais ils ne vont pas le décourager. Ils le regardent souvent ses pins côté de la Russie, avec le drapeau de la Russie, et puis ses lunettes. Donc, ils n’ont autre chose à dire. Au lieu de parler des débats de fond, ils hurlent : regardez-le avec le drapeau russe et son regard farouche. Nous, nous disons, parlons des problèmes.
Donc, notre diplomatie est en train de travailler. J’ai donné l’exemple récemment quand ils ont été avec ce fameux rapport venu de, je ne sais où, à Genève, notre ministre des Affaires étrangères et celui de la Défense ont apporté la réplique qu’il faut au point que le Rapport a disparu dans les tiroirs pour aller se retrouver à New York quelque temps après. Mais, ils ne perdent rien à attendre. Ils savent que nous sommes prêts à tout parce que notre peuple est mobilisé. Donc, la Défense, la diplomatie…
Ce qui nous reste maintenant, c’est le problème de développement. Parce que, tout ce qu’on parle, tout ce qu’on dit, le patriotisme…, les citoyens-là, ils cherchent à manger. Tous ceux qui nous soutiennent aujourd’hui-là, s’ils n’ont pas à manger demain, c’est les mêmes qui vont prendre les cailloux pour nous renvoyer. Il faut bien travailler et quitter à temps, avant d’être renvoyé.
Parce que, ce qui vous applaudit aujourd’hui, demain, c’est les mêmes qui vont vous dire, ce que vous nous avez donné «a diaara aw yen n’k aw be doweré fe, ni aw te se a la, a ye ta ka bo yen» (ça nous a plu, mais on veut autre chose. Et si vous ne pouvez pas, il faut dégager).
Donc, il faut faire en sorte qu’on fasse tout sur le plan du développement économique et social. Le discours patriotique et nationaliste ça peut tenir un an, deux ans, trois ans, mais sur la durée, c’est l’économie qui tient. C’est pourquoi, aujourd’hui, le Gouvernement est totalement centré là-dessus. Le ministre des Finances, nuit et jour, cogite sur le comment faire. Le ministre des Affaires étrangères, en tout cas, c’est eux qui s’occupent de ces questions, y travaillent.
Vous savez, les principes que le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a édictés sont incompatibles avec certains pays, parce qu’ils ne sont pas habitués à ça : souveraineté retrouvée, choix de nos partenaires stratégiques et défense de nos intérêts, défense obstinée de nos intérêts. Il y a des choix stratégiques que certains ne veulent pas. Il y a des pays, dans tous les conseils d’administration, leurs représentants bloquent, ils votent contre notre pays. Voilà des choses que le ministre des Affaires étrangères ne peut pas se promener partout pour le dire. Simplement parce qu’il y a des choix qu’on a fait qui ne leur plaisent pas.
Ou bien on vient, il y a des intérêts de notre pays sur le long terme, on les voit, on ne peut pas les bafouiller, ils refusent. On fait face à beaucoup d’obstacles. Mais moi je suis convaincu d’une chose : tous ceux-ci qui disent qu’ils aident, dans leur pays, on ne parle jamais d’aide. Aucun pays ne peut se développer avec l’aide. Aucun. Il faut que les citoyens se disent que le développement, ça viendra de notre pays.
Vous regardez toutes les grandes nations qui se sont développées, on leur a donné peut-être une amorce au départ, mais le travail, ce sont les citoyens du pays. Et nous avons décidé de nous assumer.
Ces trois principes nous guident, ça a des conséquences. Ces conséquences sont que les choses ne sont pas faciles comme avant. Mais, en réalité, il ne s’agit pas d’avoir beaucoup d’argent, il s’agit de mieux utiliser ce que nous avons.
Je disais aux uns et aux autres que la bonne tenue des finances publiques dans le même pays, avec les mêmes militaires, les mêmes citoyens, avec moins de 500 milliards en deux ans, nous ont permis de faire quoi ? Notre souveraineté retrouvée, que les Maliens parlent bien aujourd’hui, que notre armée lève la tête, que nous disons, ceux qui veulent nous aider nous aident, et ce qui ne veulent pas ne le fassent pas. Qu’est-ce qui a changé ? C’est le leadership.
On a un nouveau leader qui a une nouvelle vision, aidons-le à réussir sa mission. C’est cela notre mission historique que nous devons faire.
Monsieur le ministre de la refondation, je suis vraiment sincère dans ce que je suis en train de dire. Merci bien.
Transcription libre INFO MATIN