Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, est attendu demain 21 avril 2022 devant le Conseil national de Transition (CNT) pour faire le point sur la mise en œuvre du Plan d’Action du Gouvernement (PAG). Cette interpellation intervient au moment où le Mali subit des sanctions politiques et économiques, sans oublier que les relations entre le Premier ministre et la classe politique sont également à froid.
Si certains pensent que ce passage du Premier ministre devant le CNT vise à commenter seulement l’actualité, d’autres, par contre, pensent surtout à un examen minutieux de bilan. Nommé le 07 Juin 2021, Choguel Kokalla Maïga aura bientôt passé onze mois à la tête de la primature. Il a présenté le vendredi 30 juillet devant le Conseil national de Transition (CNT) le Plan d’action de son gouvernement, bâti autour de quatre axes avec un coût estimatif de deux mille cinquante milliards soixante-trois millions de Francs (2 050 063 000 000F CFA).
Ce qu’il faut comprendre, c’est que cette interpellation intervient au moment où les préoccupations des Maliens sont liées à la sécurité nationale ; aux négociations avec la CEDEAO et à la mise en œuvre du plan d’action gouvernementale. Mieux, à l’ouverture de la session d’avril du CNT, son président, le Colonel Malick DIAW, a tenu à préciser dans son discours qu’indépendamment des évaluations périodiques faites du PAG, les Maliens voulaient savoir exactement l’état d’avancement du processus de transition ainsi que le chronogramme détaillé. Car, pour le patron du perchoir, la paternité des conclusions des Assises Nationales de Refondation revient au peuple, notamment celles devant aboutir à un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Le président du CNT a aussi souligné que les échanges en cours avec la CEDEAO ne devraient en aucune manière constituer un facteur de blocage de notre processus de Refondation. C’est donc l’heure du bilan qui s’impose pour le leader du M5-RFP. Ce serait donc la 1ère interpellation du chef du gouvernement depuis sa nomination, mais qui pourrait peser sur sa façon de gestion.
Un examen et des règlements de compte
D’une part, Choguel sera interrogé sur le niveau de la mise en œuvre du plan d’action. D’autre part, il pourrait être aussi coincé par certains membres de l’organe qui gardent toujours en mémoire ses propos comme ‘’CNT illégitime’’. Pire, certains de ces conseillers seraient même prêts à réclamer sa tête tout comme certains politiques mis hors circuit. C’est donc un débat à double enjeu qui attend le stratège du M5-RFP, surtout quand on sait que dans le plan d’action du gouvernement dont il sera question, c’est seulement dans le secteur de la sécurité que des efforts sont en train d’être déployés.
Les réformes politiques et institutionnelles sont encore des promesses qui n’ont pas connu de progrès. Aussi, la mise en place de l’Organe Unique de Gestion des élections se fait toujours attendre.
S’agissant de la politique étrangère, Choguel Kokalla Maïga n’a pas manqué de faire parler de lui. Ce point fera sans doute l’objet de débats une fois devant le Conseil national de Transition, dans la mesure où cette politique a entraîné un bras de fer entre le Mali et la communauté internationale et surtout la CEDEAO qui maintient toujours contre le pays, ses sanctions décidées depuis le 09 janvier 2022. Lesquelles ont été accélérées à cause des discours musclés du Premier ministre à l’égard des partenaires traditionnels du Mali. Voilà de quoi offrir des défis à l’allure de dangers pour Choguel Kokalla Maïga qui ne doit aucunement manquer d’arguments.
Amadou Kodio
Source : Ziré