La période de soudure qui commence d’août à septembre est particulièrement difficile cette année en raison de l’inflation. Dans plusieurs foyers, les trois repas quotidiens sont devenus rares, de Bamako aux capitales régionales en passant par les communes. Les paysans ont fini de manger le peu qui restait de leurs récoltes de l’année précédente. En attendant les prochaines récoltes, le coût de la vie est élevé. Ce qui complique davantage la situation est l’incapacité des responsables du commerce à juguler la montée des prix. Finalement, on ne trouve plus certaines marchandises dans les marchés du pays.
Ainsi, les prix des denrées de première nécessité ne font que grimper alors que le nouveau ministre du Commerce et de l’Industrie s’illustre par des sorties médiatiques. Après avoir rencontré les commerçants, rien n’a changé dans l’approvisionnement du pays en sucre. Ce n’est pas tout, les boulangers aussi se plaignent de la flambée des prix au moment où une baisse est constatée sur les prix au niveau du marché international. Le problème est que le gouvernement peine à trouver des produits abordables pour les consommateurs qui sont les premières victimes des choix de la gouvernance économique.
C’est dans ce contexte que le ministre de l’Industrie et du Commerce a reçu le 31 juillet 2023 les meuniers de Bamako. L’objectif de la rencontre était un échange avec ces industriels qui sont importants dans l’approvisionnement des boulangers. Un autre but était d’apporter le soutien du gouvernement pour relever le défi de la production de farine de blé dont on a beaucoup besoin. Le ministre a indiqué que la solution de l’importation, bien que permettant de satisfaire les besoins immédiats, ne devrait pas être le principal mode d’approvisionnement du marché.
Selon lui, le gouvernement est résolu à prendre des mesures pour soutenir l’ensemble des industries, quelle que soit leur catégorie, afin de relever les défis alimentaires. Il a aussi évoqué les problèmes de fraude et de concurrence déloyale qui nuisent considérablement à l’économie malienne ainsi qu’aux industries locales. Et pour remédier à ces difficultés, des mesures urgentes seront prises, à en croire le ministre, en collaboration avec le ministère de l’Économie et des Finances.
L’initiative du gouvernement marque le début d’une bataille économique qui vise à atteindre l’autosuffisance alimentaire et à favoriser le développement du pays dans lequel les industries joueront un rôle crucial. Le gouvernement s’engage dans une démarche de réexamen et de refonte de la politique industrielle. Cette démarche vise essentiellement à promouvoir et développer les grandes, moyennes et petites industries, afin de transformer la production locale dans le domaine de l’agriculture.
Beaucoup estiment que le nouveau ministre de l’Industrie a atteint déjà ses limites en n’arrivant pas à résoudre les problèmes des consommateurs. Ils ne comprennent pas que les prix de la farine restent élevés au Mali alors que la tendance est à la baisse sur le marché international. En plus de cela, le Mali entretient de bonnes relations avec certains pays exportateurs dont la Russie. Autrement dit, cette coopération russe n’a rien apporté aux boulangers qui s’attendaient à tout sauf la cherté du blé au Mali.
N.D
L’Alerte