À cause du refus des rebelles de parapher le document de paix, nos officiels sont de retour à Alger pour renégocier la souveraineté territoriale du Mali. Qu’il est difficile de pleurer sur le sort de son pays !
Il est temps pour nous de prendre notre destin en mains et d’arrêter de compter uniquement sur les autres. Or, la classe dirigeante refuse de prendre ses responsabilités et le peuple, laissé à son sort comme d’habitude, continue de refuser de se réveiller et de prendre conscience de la gravité de la menace de désintégration de notre pays. Les hommes politiques et même «la société civile» ne semblent que faire du capital politique et économique sur la crise que nous vivons.
L’indépendance, c’est l’aspect d’un peuple qui refuse de dépendre d’un autre peuple pour servir son pays. Aucun pays ou encore aucune institution ne peut nous aider, à notre place, pour résoudre nos problèmes sociaux. Notre image politique doit devenir avant tout, celle d’être libre pour réaliser notre destin en toute liberté.
Cette crise sociale a mis notre pays à nu. Allons-nous choisir entre la souveraineté et la désintégration? Entre la souveraineté et la désintégration, il ne doit point avoir de compromis. Le seul élément de survie pour notre pays est notre souveraineté territoriale.
Le pays a besoin d’une vision et d’une orientation qui peuvent le dynamiser et ouvrir une perspective d’avenir. Les gouvernants, les partis politiques et les organisations de la société civile doivent s’engager dans un processus réel pour élaborer une vision pour l’avenir du pays ; une vision qui garantit la dignité et les droits du Mali. Nous devons travailler ensemble pour une paix durable et non pour une paix de façade.
Comme le disait Henry Kissinger, «la paix ne doit pas être envisagée comme un but en soi, mais elle doit être le résultat d’un équilibre de forces». Les Maliens doivent faire une remise en cause d’une paix déstabilisatrice imposée par des gens qui prétendent trop souvent nous connaître mieux que nous-mêmes. Nous devons plutôt hâter le démontage d’une telle paix.
Une fois de plus, le Mali est injustement traîné à Alger pour probablement faire plus de «sacrifices» parce que la Communauté internationale refuse de prendre ses responsabilités devant le refus des rebelles de parapher un document de paix émis par cette même Communauté internationale. Nous ne sortirons de notre torpeur que si nous nous mettons en mouvement. Nous devons consentir des sacrifices pour donner le ton. Car, «quand l’injustice fait la loi, la résistance devient un devoir».
Que Dieu assiste notre Nation !
Cheick Boucadry TRAORE
Source : L’Oeil