Sur le sujet, les opinions sont diverses. Si pour certains le mariage précoce est un véritable problème de société, d’autres estiment que c’est une bénédiction, le respect d’une tradition et d’un précepte religieux.
Pour certains religieux et traditionalistes, une fille est apte à se marier dès qu’elle a ses premières menstrues. La raison est de la conserver pure pour son époux, de sauver l’honneur, la dignité et la réputation de ses parents.
Minkorô Sidibé affirme : « je ne suis pas entièrement pour le mariage précoce. Mais on constate que beaucoup de parents le font pour préserver leur dignité. Mais, il y a aussi de ces parents qui vendent leurs enfants par amour de l’argent ». En tant que femme et mère, je n’accepterai jamais que mon enfant se marie précocement. J’ai moi-même vécu l’expérience. J’ai été donnée en mariage à 16 ans. Mon mariage n’a pas fait long feu. Je garde toujours des séquelles », explique S. K., une jeune dame.
« Mon mariage religieux a été effectué quand j’avais 16 ans. J’ai eu 3 fausses couches. Ma dernière grossesse a pu aboutir à terme mais, à cause de ma physionomie, le médecin a dû procéder à une césarienne. Je ne pensais pas que j’allais m’en sortir. L’expérience a été vraiment traumatisante », explique Fily Kéita.
« La plupart des mariages précoces finissent par le divorce. Ils peuvent conduire à la prostitution. Un accouchement précoce peut provoquer des maladies urinaires ou des problèmes au niveau de la colonne vertébrale qui peut aussi être source de handicap, de stérilité et même de mort. Certaines ne parviennent pas à mener leurs grossesses à terme car l’utérus ne parvient pas à supporter le poids du bébé ce qui peut conduire à la stérilité ou la mort », explique Ami Dembélé, gynécologue.
Fatoumata Kanté
(stagiaire)
Mali Tribune