Dans le cadre de l’annonce de négociations discrètes de paix entre la Katiba du Macina et le Mouvement Faso Dembé Ton, son chef, Hamadou Kouffa, a diffusé un message audio sur les réseaux sociaux dans lequel il dit donner une réponse à l’offre de paix à lui proposé. Cependant, dans une déclaration, dont nous avons reçu une copie, le Mouvement ATEM, également très actif au centre, qui doute déjà de la bonne foi de l’organisation terroriste membre d’Al Quaeda au Maghreb, pose ses conditions à cette offre.
Dans son message, Hamadoun Kouffa, chef de la Katiba du Macina, dit « avoir reçu une offre de cessation des hostilités du mouvement d’autodéfense Dana Amassagou et de la communauté Dogon dans son ensemble, à travers un message audio de l’association fasodambé ton, en langue Bamanankan puis traduit en peulh ».
Selon le communiqué du Mouvement ATEM, signé de son président Sidi Ongoïba, le chef terroriste annonce son principe d’acceptation avec les mêmes conditions imposées aux chasseurs Bambara.
« En plus, il pose d’autres conditions dont l’exigence d’une déclaration de tous les Dogon, à travers une déclaration commune pour accepter les conditions. Hamadou Koufa poursuit en menaçant de s’en prendre à tout Dogon ou village dogon sans discernement, au cas où un seul peulh est agressé. Il poursuit en imposant aux dogons de venir se plaindre pour que son groupe armé fasse justice », explique le président de ATEM, Sidi Ongoïba.
Après analyse du contenu du message, le Mouvement ATEM estime qu’en annonçant que son groupe terroriste s’en prendra aux Dogons sans discernement, Kouffa se fait trahir et révèle ce que les observateurs avertis pensent tout bas de la crise, à savoir qu’il s’agit d’une lutte de domination et d’assujettissement cachée sous le manteau du terrorisme islamique ; que c’est un crime de génocide qui est en cours d’exécution contre les communautés sédentaires, plus spécifiquement la communauté Dogons et sa culture, à travers les organisations terroristes. Il invite par conséquent, les partisans sincères à se démarquer de ces mouvements terroristes manipulateurs et de revenir sur ‘’nos valeurs traditionnelles de vivre et de cohabitation pacifique’’.
Toutefois, en réponse à cette déclaration du chef terroriste, le mouvement ATEM tient à informer l’opinion nationale et internationale qu’il reste sur sa position de résolution du conflit sur la base de nos valeurs traditionnelles de dialogue et de respect mutuel. Ainsi, le mouvement ATEM exige en retour des terroristes trois conditions : arrêter toute attaque contre les forains, les établissements à caractère social (centres de santé, établissements scolaires, écoles coraniques traditionnelles, les centres de formation, etc.) dans tout l’espace du pays Dogon ; arrêter immédiatement le vol de bétails et s’engager à restituer ceux déjà enlevés, puisqu’il vient d’avouer de façon implicite être le responsable des tueries, vols et pillages à l’encontre des populations ; s’engager enfin à ne toucher à aucun habitant des cercles que couvre le Pays Dogon et cela, quel que soit son statut social ou son origine ethnique.
S’inclinant devant la mémoire de toutes les victimes innocentes de cette crise, ATEM réitère son engagement de rassembler toutes les communautés vivantes au pays Dogon autour de ‘’nos valeurs ancestrales qui garantissent notre identité collective et la cohésion sociale, fondement nécessaire et indispensable à la préservation de l’intégrité et de l’unité de notre pays’’. Il remercie Faso Dambé Ton et son leader pour leur initiative qui vise à un retour de la paix dans l’ensemble du pays. Invite Faso Dambé Ton à persévérer et à améliorer son approche pour plus de résultats tangibles en quête de la paix et la stabilité au Mali, en œuvrant à l’implication des acteurs au niveau des villages.
Par Sidi DAO