Les administrateurs du Centre de développement de l’artisanat textile (CDAT) se sont réunis, pour la 3è session du conseil d’administration de la structure, jeudi dernier dans la salle de conférence du ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme. C’était sous la direction du chef du département, Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo, présidente du conseil d’administration. S’adressant au nouveau directeur, Ousmane Coulibaly, qui vient juste de prendre fonction, le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme lui a réitéré sa confiance pour faire face aux nouvelles responsabilités et aux défis qui l’attendent. Il a charge de valoriser le coton et le textile malien, dans un contexte international et globalisé marqué par la baisse de la consommation du textile depuis bientôt deux ans.
Dans le même temps, notre production de coton augmente avec 800 000 tonnes de coton graine attendues la prochaine campagne agricole. Ces situations interpellent l’artisanat textile en particulier, quand on sait que l’objectif de l’agenda UEMOA 2020 vise à transformer au moins 25% du coton produit dans notre sous-région, a relevé Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo qui a rappelé que l’un des chantiers prioritaires du ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, et par ricochet du CDAT, est l’émergence du secteur de l’artisanat en général et celui du textile en particulier.
Pour le ministre, les efforts doivent être multipliés en termes de meilleure organisation du secteur, de formation adaptée et d’innovation technologique dans le domaine pour assurer une transformation des matières premières textiles permettant au Mali d’être un leader en Afrique.
Cette ambition impose au CDAT, dont la mission est la promotion de la transformation artisanale des matières premières textiles localement produites, d’entreprendre des actions supplémentaires dans le domaine du renforcement des capacités des acteurs et intervenants. Ceci permettra de saisir les opportunités et de favoriser l’éclosion d’initiatives de création d’emplois et de valeur ajoutée à travers, bien entendu, le développement de la chaîne de valeur.
En 2015, malgré les difficultés de financement, le CDAT a fait de montre de dynamisme en nouant des partenariats stratégiques, notamment avec la CMDT pour le renforcement des capacités avec la formation et l’équipement des femmes de Koumantou.
Pour 2016, la direction poursuivra les démarches de partenariat auprès des structures et organisations en vue de contribuer efficacement à l’amélioration de la transformation artisanale des matières textiles.
Le CDAT va s’efforcer d’opérer rapidement les changements et mutations nécessaires pour devenir un centre d’excellence à mesure de soutenir le développement de la filière et d’apporter à l’artisanat textile toute la gamme de services qu’il est en droit d’exiger pour sa croissance et son expansion économique.
La réalisation de ces objectifs impose à la fois de multiplier les efforts en vue d’améliorer l’attractivité de la filière vis-à-vis des nouveaux investisseurs, de renforcer durablement la compétitivité des unités artisanales textiles existantes, d’innover et de développer des partenariats stratégiques public-privé.
Les difficultés enregistrées en 2015, incitent à dégager d’autres pistes pour le financement des activités du CDAT. A cet effet, Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo a évoqué la possibilité de créer une taxe sur les matières premières textiles qui concurrencent les produits locaux.
« Nos artisans, bien que victimes économiques de la crise, ont du talent à revendre. Leur volonté inexorable de se professionnaliser, de produire de la qualité et de rester compétitifs sur tous les marchés, doit avoir pour écho notre propension à consommer ce qui est fait chez nous d’abord et ensuite amener les autres à consommer le made in Mali », a conclu le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme.
Y. DOUMBIA
Source : L’ Essor
