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Centrafrique : Un bilan mitigé pour l’opération Sangaris

L’opération Sangaris, dépêchée par François Hollande au chevet de la République centrafricaine (Rca) en plein déchirement ethnique en 2013, est entrain de faire sa valise. Pendant environ trois ans, cette mission a permis de reculer les frontières des atrocités qui se perpétraient sur le sol centrafricain. Mais peut-on pour autant décerner un satisfecit total à Sangaris ?

caporal Damien Dolet soldats militaire tue mort deces sangaris

La mission de l’armée française Sangaris, déployée sous mandat onusien en Centrafrique a été d’une utilité indéniable dans la normalisation progressive de la situation dans le pays. Première force d’interposition dépêchée sur le terrain, elle aura permis de repousser les deux groupes armés, les Antibalakas, chrétiens, proches de l’ancien président déchu, François Bozizé, et leurs ennemis jurés les Sélékas, musulmans. Sous l’égide de la Mission des nations unies pour la sécurité et la stabilisation de la Centrafrique (Minusca) et de Sangaris, le désarmement de ces groupes rebelles a même été engagé, même s’il reste encore des poches de résistance. La situation explosive que connaissait la Centrafrique se normalise progressivement, avec à la clé, un processus de réconciliation intercommunautaire, la reconstitution de l’Etat centrafricain dont le couronnement a été l’élection d’un président, qui reprend progressivement en main l’autorité de l’Etat. On est donc loin du pic de tensions interethniques et interreligieuses, qui ont failli couper la Centrafrique en deux. De ce point de vue, cette intervention française a été salutaire pour le pays. Mais il faut toutefois reconnaître que Sangaris est loin d’être “une opération parfaitement réussie”, comme l’affirmait François Hollande en mai dernier, en visite dans le pays.

Prévue pour durer quatre à six mois, l’opération Sangaris a connu un début poussif. Le gouvernement français a dû prolonger le mandat et renforcer les effectifs pour, faire face à une situation compliquée sur le terrain. Nonobstant, trois ans après, la stabilité n’est pas totalement revenue. Le processus de pacification du pays est fréquemment mis à rudes épreuves par l’assaut répété d’éléments incontrôlés des deux camps rivaux. Comme en témoignent les derniers affrontements qui se sont soldés par une 26 victimes, dont 6 soldats. C’est donc un calme très précaire qui règne dans le pays, et la moindre incartade peut mettre le feu aux poudres. C’est d’ailleurs ce qui justifie les inquiétudes du ministre centrafricain des affaires étrangères. “L’administration n’est pas déployée sur tout le territoire national, nous n’avons pas de forces intérieures, nous n’avons pas de forces armées nationales à même de garantir la sécurité, nous sommes sous le joug d’un embargo international sur les armes, et donc tout ça mis ensemble, fait que l’on est dans une situation de fragilité” s’est plaint Charles-Armel Doubane, jeudi dernier.

A ceci, il faut ajouter les scandales sexuels de pédophilie qui ont éclaboussé l’opération française. Plus de 100 victimes ont été enregistrées, ce qui constitue l’une des plus grosses taches noires de Sangaris, censée protéger les plus faibles.

Source : AFP

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