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Centrafrique: Paris à nouveau seul à engager des troupes en Afrique

Soldat français Bangui Centrafrique RCA

La France est de nouveau seule à intervenir militairement en Afrique avec la nouvelle opération en Centrafrique, après celle au Mali, dont l’objectif est double : éviter un désastre humanitaire et tenter de stabiliser une région clé pour l’ensemble du continent.

Paris est seul, mais table sur un soutien logistique ou financier de ses partenaires.

L’opération au Mali a en effet montré que certains matériels, notamment les avions de transport, pouvaient être facilement mis en commun au niveau européen. “En revanche, la mutualisation des risques posait quelques difficultés à nos partenaires”, constate le général Bertrand Ract Madoux, chef d’état-major de l’armée de terre.

En clair, les alliés européens et même américains de la France lui ont fourni les avions ravitailleurs et les capacités de renseignement qui lui manquaient pour chasser les jihadistes du nord Mali. Pas question en revanche de risquer la vie de leurs soldats pour appuyer les Français sur le terrain. “Les Européens sont toujours dans l’option zéro mort, zéro risque politique”, relève avec amertume un responsable de la Défense. Sans compter que l’Europe de la Défense n’en est toujours qu’à un état embryonnaire.

Or, intervenir seul pose à Paris un double problème : financier, à un moment où le pays doit tailler dans son système de défense; politique, car la France risque d’être accusée d’ingérence dans l’une de ses anciennes colonies.

Londres a bien proposé une “aide logistique limitée”, après le vote de la résolution de l’ONU autorisant l’opération militaire française en RCA. Pour la Grande-Bretagne en revanche, “envoyer des troupes britanniques n’est pas (une option) sur la table”.

Le président de la Commission européenne, Manuel Barroso a annoncé de son côté vendredi que l’Union européenne allait dégager 50 millions d’euros pour la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca). Les Américains ont déjà débloqué 40 millions de dollars (30 millions d’euros) et une conférence des donateurs devrait se tenir début janvier à Paris. La Russie est également disposée à mettre des avions à disposition.

Comme au Mali, les 1.200 soldats français déployés en RCA devront épauler seuls les 3.000 africains de Misca, chargés à terme d’assurer eux-mêmes la stabilité du pays sous mandat de l’ONU. Et “la France est là pour un moment court”, a répété vendredi sur RFI le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui avait évoqué précédemment une période de six mois.

Au-delà du drame humanitaire en cours en RCA, c’est la stabilité de l’ensemble de l’Afrique centrale et ses répercussions en Europe qui se jouent en Centrafrique.

Les affrontements confessionnels entre musulmans et chrétiens se sont multipliés ces derniers mois dans un pays traditionnellement épargné par les conflits confessionnels. Et le pays, en proie à l’anarchie, risque, comme le Mali avant lui, de devenir le refuge des groupuscules rebelles et des bandes armées venues du Tchad, d’Ouganda ou du Soudan.

“L’implosion en cours commence à affecter le Sud-Soudan, alors que Khartoum n’a toujours pas digéré l’indépendance de ce pays et pourrait avoir intérêt à soutenir la Séléka (les ex-rebelles ayant pris le pouvoir à Bangui). Si la Centrafrique est totalement instable, alors la République démocratique du Congo le sera aussi, le Sud-Soudan et le Cameroun seront affectés”, constate l’expert sud-africain Helmoed Heitman, du Comité sud-africain de supervision de la Défense.

Au Mali, l’engagement européen s’est surtout fait autour de la mission EUTM (EU Training Mission) de formation de l’armée malienne, à laquelle participent des soldats de 23 pays.

Après l’opération militaire en Centrafrique, la question de la reconstruction d’une armée ou d’une force de sécurité centrafricaine se posera inévitablement pour stabiliser le pays.

“Pourquoi pas demain une opération EUTM RCA ?”, s’interroge le général français François Lecointre, ancien chef d’EUTM Mali. Une mission de formation, sans action de combat, fait partie, selon lui, “du degré d’acceptabilité de nos partenaires européens”.

 

Source : afp

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