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Centenaire de la révolte Bobo de 1916 : «Nous voulons que la France reconnaisse son crime dans sa répression de la révolte des Bobo», dixit Me Habib Koné lors d’une conférence-débats

Dans le cadre de la commémoration du centenaire de la révolte des Bobo (1916-2016), le forum de la jeunesse Buwa pour la culture et le développement (FJBCD) a organisé à la maison des aînés, une conférence-débat avec comme thème ‘’de la révolte des Bobo à nos jours : quelles leçons d’histoire ? Quels enseignements pour la jeunesse ?

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Quels repères pour la reconstruction au Mali ? » Les conférenciers étaient : David Coulibaly, administrateur de la culture, Ousmane Sy, ancien ministre. Ont pris part à cette conférence-débats, le parrain du Centenaire, Pierre Mounkoro, ancien gouverneur, Tapital Poulaku, Djinna Dogon, Kel Antasar, Richard Toe, devant un parterre de jeunes bobos.

D’entrée de jeu, le modérateur Me Alifa Habib Koné a souligné que la volonté de la jeunesse Buwa est de se rappeler  l’histoire. Chercher à savoir d’où elle vient pour certainement aller de l’avant : «Les Bobos ont toujours été de cette république et ceci est une opportunité pour partager avec les invités la version de l’hymne national en Bomu » a-t-il invité l’assemblée.

Le conférencier, David Coulibaly, a fait la genèse de la révolte de Bobos partie du Burkina-Faso : «C’est quand le Blanc est arrivé sur place qu’il a voulu changer l’organisation de la société. Alors qu’un pédagogue dit que lorsqu’on change les règles du jeu au moment du jeu, on crée le désordre. Le Blanc a nommé des chefs de cantons de son choix pendant que les populations locales obéissaient à des principes que tout le monde respectait. Et cela a créé un premier mécontentement».

Poursuivant son allocution, le conférencier David Coulibaly a rappelé que le Bô, étant un laborieux, il fait suffisamment  le travail de la terre et il fallait évacuer ses récoltes. Puisqu’il n’y avait pas de bonnes routes, il fallait amener la population active à aménager des routes, en faisant un travail de chaîne. Cependant, la violence déclencha quand une femme, du nom de Ténè Coulibaly, en état avancé de grossesse était obligée de venir travailler comme ses camarades  et au cours du travail, elle eut ses contractions annonçant l’accouchement.

Elle demanda sagement au Garde pour qu’elle puisse se retirer et donner naissance à son enfant ; ce dernier refusa. Alors, elle naquit publiquement sous les coups de  celui-ci et mourût après avoir donné la vie. Les femmes alors ont interpellé leurs maris en ces termes : ‘’Si vos culotes ne vous servent plus, donner nous les et prenez nos pagnes’’.

C’est ainsi que le chef du village a donné l’ordre que le Garde soit décapité et la tête plantée devant le domicile du chef du village. L’ordre a été également donné de dire aux uns et aux autres à travers le pays Bobo que s’en est fini pour la domination de l’homme Blanc. Tout le monde était alors appelé à la mobilisation pour éventuellement faire la guerre».

Selon Ousmane Sy, ancien ministre, le problème du Mali et de l’Afrique est la perte de repères. Parce que nous oublions très souvent d’où nous venons et cela fait toute la différence dans ce que nous faisons et ce qui pourrait nous arriver. Être fier de ce qu’on est, ne fait l’exclusion de l’autre. «La révolte des Bobo avait également soulevé les Miankas et les Dogons, parce que le pacte et les principes des valeurs sociétales partagées étaient respectés de tous. Le pluralisme, nous conduit à aller plus loin que si nous nous renfermons. Malheureusement, notre Constitution, qui devait se tailler à notre mesure comme une chaussure, nous oblige à nous conformer à elle», a déploré Ousmane Sy.

Pour le modérateur de la conférence, Me Alifa Habib Koné, revenant sur les propos d’un premier ministre français, Jean Marc Hérault « une répression sanglante a été menée par les forces françaises. Nous avons failli à nos devoirs tout simplement, un devoir d’égalité et de reconnaissance. Il est essentiel que la France reconnaisse ses erreurs, car l’Histoire permet de faire avancer les jeunes générations». Et à Me Alifa Habib Koné de conclure : «Nous voulons que la France reconnaisse son crime dans sa répression de la révolte des Bobo».

Djaworo Pololo

Source: Nieta Kibaru

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