Le «Titanic» français gît toujours à 40 mètres de fond, dans un anonymat presque complet. Des descendants des péris en mer ont réveillé leur mémoire ce dimanche.
Il y a cent ans, le paquebot «Afrique» faisait naufrage au large des côtes vendéennes. Un hommage a été rendu ce dimanche aux 568 victimes. Deux cents personnes se sont recueillies sur le site du mémorial des péris en mer.
Quelque 120 descendants de disparus, venus de toute la France, d’Angleterre et de Suisse, étaient présents à cette commémoration. Par une nuit froide, le 12 janvier 1920 vers 3 heures, le bateau disparaissait à 40 km des Sables, submergé par une voie d’eau et ballotté dans un ouragan. Parti de Bordeaux, le bateau se dirigeait vers Dakar avant de desservir d’autres ports de l’Afrique de l’Ouest.
Femmes, enfants, tirailleurs sénégalais…
A bord, se trouvaient des femmes, des enfants, des militaires, 192 tirailleurs sénégalais qui rentraient chez eux après s’être battus durant la Première Guerre mondiale, ainsi que 18 missionnaires de la congrégation du Saint-Esprit qui voyageaient avec l’évêque Hyacinthe Jalabert
Marie Frigaux, arrière-arrière petite-fille du commandant Antoine Le Dû, le responsable du navire, ainsi que 74 autres membres de la famille, réunis grâce à sa petite fille, Marie-Christine Le dû, étaient présents dimanche à cette commémoration.
Pour ces proches venus d’Aix-en-Provence, Marseille, Besançon, Toulouse ou de Bretagne la cérémonie était l’occasion de « se souvenir », rendre hommage « mais aussi se rencontrer », confie la descendante du défunt.
Trente-quatre avaient survécu
« Sur les 602 personnes qui étaient à bord du paquebot Afrique, 568 ont péri en mer. C’est, selon moi, le naufrage le plus meurtrier d’un navire civil français, hors faits de guerre », a souligné Roland Mornet, auteur d’un ouvrage sur le naufrage du paquebot, qui a fait ériger la stèle en l’honneur des victimes. Seuls 34 passagers avaient survécu.
Damian Lawler et son frère, venus d’Angleterre rendre hommage à leur grand-oncle, voulaient rencontrer d’autres familles touchées par le naufrage. Comme Jean Adenier, qui a perdu son grand-père en 1920 venu « avec beaucoup d’émotion (se) recueillir ici pour la première fois, afin que cette tragique histoire ne tombe jamais dans l’oubli ».
Source: leparisien