Les récentes révélations sur le présumé détournement de fonds à la Commission électorale nationale et indépendante (Céni) par certains membres et la mise en mise place à la hâte d’un nouveau bureau ont sérieusement entamé l’image de la Commission qui n’a plus de crédibilité aux yeux de la majorité des Maliens. Une enquête s’impose pour éclairer la lanterne du contribuable sur ce scandale.
Depuis deux semaines, les locaux de la Commission électorale nationale indépendante, chargé de superviser les élections au Mali, sont devenus un véritable champ de bataille où les différends se règlent à coups de poing.
Le président de la Céni, Amadou Bah, son questeur, Dr. Beffon Cissé, et d’autres membres sont accusés de détournements des fonds de la Commission par le camp de Me Issiaka Sanogo. Le camp de Sanogo a destitué le président Bah pour indiscipline budgétaire caractérisée et violation manifeste du règlement intérieur de la Céni et du manuel de procédures.
Ce bras de fer entre les membres de la Céni a sérieusement terni l’image de la structure. Du coup, le temps vient de donner raison à la majorité des Maliens qui doutaient de la sincérité de la Céni.
Pour certains compatriotes, cette situation était prévisible, car certains membres de la Céni ont abandonné leur parti pour ne pas perdre les avantages. Pour un autre, les membres de la Commission devraient se battre pour les élections crédibles et transparentes et non s’entredéchirer pour l’argent.
Dans ce tohu-bohu, les plus hautes autorités devraient prendre leurs responsabilités en dissolvant purement et simplement la Commission discréditée. La reconduction de cette Céni pour les futures élections risque de créer un autre problème, car aucun candidat ne fera plus confiance aux cadres irresponsables qui règlent leurs différends à coup de poing au détriment de la justice.
Quelle que soit la gravité de la situation, les voies de recours étaient nombreuses. Mais quand les chefs de famille se battent pour un présumé détournement des fonds, on se pose mille questions sur leur moralité, leur respect de l’autre. Quelque chose cloche. Quel que soit le temps, la vérité triomphera un jour sur les vraies causes de cette crise.
En attendant, le président de la République devra impérativement dissoudre la Céni pour donner la chance aux autres cadres valables afin de préparer les futures échéances électorales.
IBK devra aussi exiger un audit de l’organe pour démasquer les cas de malversations et punir leurs auteurs. Nul n’est au-dessus de la loi, pas même les porteurs de grosses valises.
Y. Doumbia
Source: L indicateur du renouveau