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Célébration du 8 mars : ADAMA TIEKORO KAFOUNÉ FANÉ, LA FEMME APPRENTIE «FAMA»

Mme Adama Tiékoro Kafouné Fané a embrassé la mécanique. Ce faisant, cette femme tord le cou à des clichés qui laissent croire qu’il y a, dans notre pays, des métiers réservés exclusivement aux hommes. Si les femmes sont rares dans certains secteurs, du fait de pesanteurs sociales et des traditions, elles n’en ont pas moins des arguments à faire prévaloir dans tous les domaines ou presque.

Adama Tiékoro Kafouné Fané était, à une époque donnée, appelée « apprentie fama » parce que admirée par tous pour son entregent. Du haut de ses 45 ans, cette épouse est mère de 3 enfants. Pour elle, il n’y a pas de sot métier. Il faut faire tout ce qui peut permettre de vivre dans la dignité. « Tout le monde n’est pas fait pour réussir à l’école ou travailler dans les bureaux ». Notre héroïne a abandonné les études en 6è année fondamentale. Pour ne pas continuer à se tourner les pouces, elle s’intéressa à son métier de prédilection : la mécanique. Alors, elle officia dans les garages, établissements de manutention voire à l’Energie du Mali (EDM) où elle fit même des installations.
Dans les années 1980, elle est reconvertie apprentie dans le transport en commun appelé « Dourouni ». « L’apprentie fama » a exercé ce métier jusqu’en 1991. « Au début, ce n’était pas facile, car on me considérait comme une délinquante ou une vagabonde », explique-t-elle, avec un air de soulagement. Elle parcourait toute le ville de Bamako et était la plus convoitée par les chauffeurs. Chacun la voulait pour sa course. Les usagers la prenaient en sympathie et appréciaient son courage de bousculer les préjugés. Elle même a confié avoir obtenu quelques pourboires des clients.
« Avec mon métier, j’ai pu avoir ma propre maison », rappelle-t-elle. Mais notre héroïne fut contrainte d’abandonner sous le poids des ans. Elle n’a plus cette énergie juvénile qui lui permettait de faire les acrobaties requises dans son métier.
Aujourd’hui, elle ambitionne de monter ses propres affaires. Elle est devenue la voix de la sagesse pour les jeunes qui évoluent dans le métier. Elle les conseille. Souvent mal comprise par ses interlocuteurs fougueux, elle puise les arguments dans son vécu pour les convaincre. Pour elle, contrairement à une croyance, c’est un métier qui exige de la discipline et de la courtoisie parce qu’on reçoit des gens et on leur doit du respect. Il faut leur rendre le trajet agréable. S’adressant aux femmes et aux filles, elle les invite à être autonomes « car il n’y a pas de sot métier ». Par ailleurs, elle exhorte, également, les autorités à multiplier les initiatives et les actions d’embauche pour la jeune génération, notamment les jeunes méritants.

F. N

Essor

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