Le 25 mai 2023, l’Afrique toute entière, célébrait le soixantième anniversaire de la création de l’OUA, devenue Union Africaine en 2002. Le Mali, n’étant pas en reste, a organisé une soirée culturelle africaine, à l’Ambassade du Ghana au Mali. Cette soirée, riche en couleurs et en diversité culturelle, a mobilisé toutes les communautés africaines basées au Mali, les représentations diplomatiques et consulaires, ainsi que les anciens ministres qui ont marqué de leur présence la soirée. L’ouverture de la soirée a été marquée par le discours de Moussa Faki Mahamane, président de la Commission de l’Union africaine depuis Addis-Abeba, délivré par, le Chef de la MISAHEL (Mission de l’Union Africaine au Mali et au Sahel), S.E M. Maman Sidikou.
Dans son mot de bienvenue à toutes les communautés africaines vivant au Mali, l’Ambassadeur du Sénégal en République du Mali, S.E M. Birame Diagne, doyen du Groupe des Ambassadeurs africains, est revenu sur le thème retenu pour ce soixantième anniversaire de la création de l’Union africaine, à savoir : “Accélérer la mise en œuvre de la Zone de Libres Échanges Continental Africain (ZLECAF).
Selon M. Birame Diagne, l’avancée la plus marquante durant ces 20 dernières années est incontestablement la signature de l’accord établissant la Zone de Libres Échanges Continental Africain (ZLECAF). La décision de lancer la ZLECAF, remonte en janvier 2012, lors du douzième sommet ordinaire des chefs d’État et des gouvernements qui s’est tenu à Addis-Abeba, en Ethiopie. Après trois rounds de négociations qui ont duré trois ans, ce mécanisme a été porté sur les fonts baptismaux en 2019.
Toujours selon Diagne, la mise en œuvre de la ZLECAF permettra d’éliminer progressivement les barrières tarifaires et non tarifaires au commerce des marchandises, renforcera la coopération en matière d’investissement et dans la mise en œuvre des mesures de facilitation des échanges. Cette accélération ouvre donc, une nouvelle ère pour la transformation économique et social du continent à travers le commerce.
Cette approche intégrative présente de nombreux avantages notamment, l’élargissement des marchés intérieurs, une extension du marché qui permettra d’atteindre un taux de croissance élevé à moindre coût, mais aussi, un libre mouvement de biens et des services à l’intérieur de la zone. Elle permettra également de renforcer le pouvoir des États par des négociations des États africains sur le marché mondial. Il est important de continuer à œuvrer pour la participation effective de tous les Etats membres, des citoyens du secteur privé, pour accélérer la mise en œuvre de la ZLECAF. « Avec la ZLECAF, nous demeurons convaincus que le marché africain retrouvera très certainement, un dynamisme sans précédent qui permettra à l’Afrique de compter sur le marché mondial », ajoute-t-il.
Sur les pas des pères fondateurs !
À la suite de l’Ambassadeur du Sénégal en République du Mali, le Chef de la MISAHEL (Mission de l’Union Africaine au Mali et au Sahel), S.E M. Maman Sidikou, a délivré le discours de M. Moussa Faki Mahamane, marqué par les grands soubresauts qui ont jalonné la vie de l’institution (U.A) depuis sa création jusqu’aujourd’hui.
Maman Sidikou dira que : « Le 25 mai 1963 sortait des fonts baptismaux l’Organisation de l’Unité africaine, l’OUA, ici même à Addis Abeba. Soixante ans après, en ce mois de mai 2023, comme chaque année, nous célébrons le génie créateur des pères fondateurs qui avaient, dans leur élan de panafricanisme, posé les jalons d’une Afrique à construire. Cette construction devait, pour défier le temps, reposer sur de solides valeurs partagées dont la plus fondamentales s’incarnaient dans la quête collective de liberté politique, de paix et de prospérité sociale, comme préalable indispensable du développement ».
Selon Moussa Faki Mahamane, malgré la volonté très manifeste des États membres de Union africaine d’endiguer les conflits sur leurs territoires, ceux-ci persistent toujours. « Ce tableau tragique, viennent s’ajouter d’autres facteurs négatifs tels le recul démocratique à travers les changements anticonstitutionnels de gouvernement, avec leurs cortège d’oppression et de bâillonnement des libertés, d’insécurité, l’expansion du terrorisme, l’extrémisme violent, la circulation incontrôlée des armes, les effets néfastes du changement climatique, on a de bonnes raisons d’inscrire cette célébration du 60ème anniversaire de l’OUA à l’aune d’un recueillement, en solidarité avec nos frères et sœurs que les conflits poussent à un déplacement interne forcé ou à l’exile », souligne-t-il.
Narcisse LOTI
Source : Ziré