A la veille de la tabaski, le marché du bétail au Mali a connu une activité intense. Les éleveurs se sont préparés pendant des mois pour répondre à la forte demande de moutons, principaux animaux sacrifiés lors de cette fête. «Nous préparons nos troupeaux dès le début de l’année, en sélectionnant les meilleurs moutons pour la fête de tabaski. Cette période représente une part importante de nos revenus annuels» explique Moussa Barry, un éleveur.
Pour les éleveurs, cette période est là plus importante pour réaliser une grande partie de leur chiffre d’affaires annuel. En raison de la demande accrue, les prix des moutons augmentent considérablement chaque année à l’approche de la fête. Outre le marché du bétail, la tabaski est aussi l’occasion de faire de bonnes affaires pour de nombreux commerçants. En effet, généralement, les familles maliennes achètent des vêtements neufs, des chaussures, des produits alimentaires et des articles pour la fête. Ainsi, la demande en produits alimentaires spécifiques (riz, huile, épices…), augmente considérablement.
Les marchés sont animés et les étals débordent de marchandises. Aussi, les artisans et tailleurs connaissent une hausse des commandes de vêtements traditionnels tels que les boubous en tissu ou en bazin. «Nous travaillons jour et nuit sans relâche pour satisfaire les commandes», nous expliquait Madou Traoré, couturier à Bamako, à quelques jours de la fête. Et cela malgré que lui et de nombreux autres collègues reconnaissent avoir été moins sollicités cette année que par le passé à cause des difficultés financières auxquelles de nombreux ménages sont confrontés. Comme on peut le constater, la tabaski a un impact significatif sur les dépenses des ménages. Les familles investissent beaucoup dans les préparatifs de la fête en utilisant souvent une partie non négligeable de leurs économies.
«Chaque année, nous économisons pour acheter un mouton, des habits… pour préparer un festin à la maison. C’est un moment de partage et de joie, malgré les coûts exorbitants des achats nécessaires au bon déroulement de la fête», souligne Siné Kiry Coulibaly, père de famille à Bamako. Ainsi, pour les familles, malgré les dépenses importantes, la fête de la tabaski reste un moment de partage et de tradition profondément ancré dans la culture malienne.
Les économistes locaux estiment que, de manière significative, la tabaski contribue à l’économie locale en stimulant la consommation et en augmentant les revenus des commerçants et des éleveurs. Avec des perspectives économiques favorables, cette fête religieuse va certainement continuer à jouer un rôle central dans l’économie locale au Mali.
Sory Diakité