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Célébration de 8 mars : Yeleen commémore la journée internationale des droits des femmes loin du folklore sur le terrain

Appuyée par l’ambassade du Canada au Mali, une forte délégation de l’association Yeleen avec à sa Mme Aissata Bocoum a rendu visite au centre spécialisé de Détention, de Rééducation et Réinsertion de Bollé et a Tintimbougou (Baguineda) les 9 et 10 mars, dans le cadre de la célébration de la journée de 8 mars. Plusieurs actions ont été posées pour réconforter les locatrices.

Le 08 mars n’est pas seulement une journée de fête. C’est une occasion pour faire le bilan de la lutte en matière des droits des femmes et des filles, identifier les obstacles et dégager des pistes pour obtenir encore plus de résultats. C’est dans cette logique que l’association Yeleen a voulu passer cette journée au sein du centre Bollé afin de s’enquérir des conditions de détention des détenues, leur offrir des kits symboliques et surtout réarmer leur morale avec des causeries débats. Cette activité a été soutenue par l’ambassade du Canada au Mali pour qui également le droit des femmes est une priorité.

” Le Canada croit fortement à l’égalité des genres et des chances ainsi que le respect des droits de la femme. C’est pour cette raison que nous avons appuyé cette initiative de Yeleen qui a pour objectif d’informer et de sensibiliser sur les thématiques (précises)” a indiqué la conseillère politique de l’ambassade du Canada au Mali Mawiya Abdourahman.

Il faut rappeler que le Mali célèbre l’édition de cette année à côté du thème international “investir en faveur des femmes : accélérer le rythme”, sous le thème “Représentativité des femmes à la vie publique et politique : défis, enjeux et perspectives”. Pour la représentante de l’ambassade du Canada au Mali, malgré les efforts des organisations de la société, les partenaires du Mali et les autorités maliennes, “les femmes maliennes sont très faiblement représentées au sein des instances de prise de décision et des organes électifs, quand bien même qu’une loi sur les quotas a été adoptée depuis 2015 qui fixe un minimum de 30% pour l’un ou l’autre sexe dans les nominations et postes électifs”.

Concernant les droits des femmes Mme Mawiya regrette aussi que malgré l’adoption de la politique nationale genre (PNG), depuis 2010 au Mali, “la situation des droits des femmes n’est pas reluisante” car, selon elle, les inégalités liées au Genre perdurent dans presque tous les secteurs de la vie qu’elle ne juge pas nécessaire de rappeler encore les statistiques.

Il faut noter que le Canada dispose d’une politique d’aide internationale féministe (PAIF) adoptée en 2017. Cette politique vise, selon la conseillère politique de l’ambassade, à contribuer aux efforts déployés à l’échelle internationale pour éliminer la pauvreté dans le monde et consolider la paix.

De son côté, la présidente de l’association Yeleen Mme Aissata Bocoum trouve que cette journée est une journée d’action, de sensibilisation et de mobilisation dédiée à la lutte pour les droits des femmes, l’égalité et la justice.

En plus du don de nombreux kits de dignité, des panels ont été également installés (causeries) autours des thématiques sur les droits des femmes, le leadership féminin, les violences basées sur le genre et la santé de la reproduction.

Pour la présidente, le choix porté sur le centre spécialisé de Détention, de Rééducation et Réinsertion de Bollé n’est pas fortuit, “ces femmes détenues sont dans le plus grands besoins d’assistance, souvent laissées à leur sort” déplore-t-elle.

Selon le Directeur adjoint du centre M. Boubacar Z Camara, Bollé a été créé en 1998 avec une capacité de 200 détenues, mais le centre abrite aujourd’hui un effectif de 231 pensionnaires dont 34 prévenues, 150 inculpées, 47 condamnées.

Parmi cet effectif figure 16 filles et 28 femmes accompagnées par leurs enfants pour mettre l’accent qu’à combien de fois ce geste vient à point nommé.

Aux dires du Directeur adjoint, Bollé a principalement pour mission de veiller sur les filles et femmes placées sous-main de justice, préparer leurs réinsertions socioprofessionnelles pour faciliter leur intégration dans la société et veiller sur l’éducation des filles mineures en placement judiciaire.

C’est pourquoi il dispose un vaste cadre de réinsertion composé d’un atelier de coupe et couture, un atelier de savonnerie, un atelier de teinture ; un salon de coiffure du jardin maraîchère et une Boulangerie.

Après Bollé, l’association Yeleen toujours avec le soutien de l’ambassade du Canada au Mali s’est dirigée le lendemain dimanche 10 mars sur le camp des déplacés de Tintimbougou (Baguineda) ou ces femmes sinistrées ont bénéficié du même geste.

Une causerie sur les droits des femmes, les violences basées sur le Genre et la santé de la reproduction suivie des dons de kits de dignité (serviettes hygiéniques, sceaux, savons, eaux de javel, pommades corporelles, détergents en poudre entre autres).

Issa Djiguiba

Source : Le PAYS

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