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Ce que j’en pense: Comme aux états-Unis, il est urgent de créer un « FISC » malien

Ce jour est historique. Ce jour, j’en garde un souvenir suave, le président Ibrahima Boubacar Keïta, à l’occasion d’une cérémonie, a flétri la corruption et la délinquance financière. Regardant les Maliens dans les yeux, à travers la caméra de l’ORTM, le président a déclaré qu’il n’a jamais détourné un franc de l’argent public au cours de sa carrière. Depuis ce jour, les bénédictions des maris et des épouses pauvres l’accompagnent dans le déroulement de son mandat présidentiel.


Les croyants de ce pays, toutes religions confondues, maudissent, après leurs prières, les corrompus et les corrupteurs, les criminels en col blanc. Ils maudissent avec la même ferveur les désinformateurs, les colporteurs de baratins. Ceux-ci surfent sur les racontars dans tous les cercles de causerie de Bamako. Ils ont ouvert un concours sans fin, depuis mars 2012, dans le Mali en crise. Le menu des causeries inclut toujours le chapitre des cancans. Les « affaires » qui défraient la chronique dans les ministères, les salons feutrés, les arrières boutiques sont déballées. Le thé chaud et les arachides délient les langues.

Les animateurs de ce débat se disent « à tu » et «  à toi » avec de prétendus confidents du président Ibrahim Boubacar Kéïta, du Premier ministre Boubou Cissé, du député Karim Kéïta et de plusieurs dignitaires du pouvoir. Ces « faiseurs de destin » se donnent comme mission de recruter « des grosses et des petites têtes » pour analyser correctement les problèmes qui ralentissent le développement socio-économique du Mali. Je rappelle. L’air du temps, c’est la désinformation, les imaginations fertiles dans les « Sotrama », les salons feutrés, les marchés, les ateliers, les bureaux. Le  monsieur qui sait tout, la femme qui sait tout sur les arcanes politiques, croiseront inévitablement votre chemin. Il ne sert à rien de distraire les Maliens. Notre pays est en guerre. Contre la corruption et contre les terroristes. Le Mali brillait jadis au firmament diplomatique africain. Mais, ce prestige ne pâlit-il pas à cause de la crise du Nord, des conflits dans les régions de Ségou et Mopti? Les présomptions de corruption, et de délinquance financière liées à l’attribution des marchés publics suscitent des tourbillons dans l’opinion nationale.
Et l’œil d’ailleurs regarde avec sévérité le pouvoir malien depuis la révélation par des experts canadiens, commis par les partenaires techniques et financiers, que 700 milliards ont été détournés de leurs destinations prévues entre 2015 et 2019. Les Maliens sont fâchés. Les membres des causeries en ont gros sur le cœur contre l’incapacité des partis politiques à endiguer la gangrène sociale que constitue la corruption.

N’est-ce pas bizarre que des élus adossés à une majorité parlementaire confortable ne soient plus en phase avec les grandes masses laborieuses du Mali profond ? Les jeunes ruraux et citadins ont massivement voté pour des candidats de leur choix. Ils ont réussi à les hisser au pouvoir. Leurs attentes ont été déçues. Ils n’acceptent plus d’être considérés comme du « bétail électoral ».
Le cumul des mécontentements contre la non traduction en décrets ou en loi des résolutions issues des fora contre la corruption, a occasionné les révoltes des jeunes et de certaines associations de la société civile. Les Maliens sont ahuris. Leurs dirigeants et même l’opposition politique ne semblent pas comprendre les grandes masses dans les villes et les villages. Des milliers de nos enfants mécontents ont récemment perturbé la circulation routière entre les villes de l’intérieur. Et entre la capitale Bamako et la frontière ivoirienne et sénégalaise.
Je considère ces surchauffes tournantes comme des bombes à retardement balancées dans la locomotive et les wagons du « Train Mali ». Veillons à ne pas creuser des ornières pour ralentir ce train qui avance lentement sur les rails de la paix, du progrès social et économique.

Le leadership politique a eu tort d’avoir tardé à déclencher la lutte contre la délinquance financière. Et pourtant, l’arsenal pour éradiquer la corruption a été rassemblé au cours de plusieurs séminaires ad – hoc. Ces cercles de réflexion ont été organisés par les gouvernements successifs de la 3è République, après les événements du 26 Mars 1991.
Mieux vaut tard que jamais. Certains cadres des services du contrôle financier proposent de créer un fisc en prenant exemple sur les Etats-Ùnis d’Amérique. D’autres suggèrent de mettre en place une Commission parlementaire permanente de contrôle des marchés exécutés sur budget d’Etat. La commission de contrôle de l’exécution des budgets existe dans nombre de Parlements à travers le monde. Elle est appelée à contrôler minutieusement l’exécution du budget dans les ministères. Que Dieu sauve le Mali !

Sékou Oumar DOUMBIA

Source: L’Essor-Mali

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