Suite à l’insécurité grandissante du pays, le carrefour de Djenné (région de Mopti) est devenu aujourd’hui une escale obligatoire pour tous les passagers provenant de Bamako ou encore de Sevaré, à la tombée de la nuit. Une escale érigée pour protéger les passagers contre les attaques et des “kidnappings” des terroristes dans ces dites localités.

En effet, le Carrefour de Djenné, une localité située à 100 km de la ville de Mopti, est, depuis 2012, une localité où les autorités maliennes ont érigé un poste d’escale obligatoire pour les passagers à la tombée de la nuit. Déjà, faut-il le rappeler qu’en janvier 2020, lorsque nous effectuions une visite à Bankass pour des raisons administratives, nous avons été victime de cette situation calamiteuse. Des véhicules et bus quittaient Bamako, Ségou ou San en “roulant à tombeau ouvert” pour ne pas passer la nuit au carrefour de Djenné.

Ainsi, pour des raisons de sécurité, les autorités régionales ont décidé d’interdire la circulation des véhicules de transport après 18 heures. Des deux côtés de la route, un barrage installé de 18 heures à 6 heures du matin par les militaires maliens empêche les passagers de continuer sur Mopti et les autres régions du Nord.

Certes, empêcher les passagers pour des raisons sécuritaires, en cette période d’anxiété est une bonne chose mais, il faut signaler que cette stratégie expose les passagers au danger à cause du manque des mesures d’accompagnement par les autorités. A la tombée de la nuit, on peut voir un cortège d’une trentaine de bus avec chacun plus de 50 passagers à bord. Cette procession garée partout sur les deux côtés de la route n’a aucune sécurisation sécuritaire. Les passagers et les cars ne sont jamais contrôlés à ce poste. Les premiers sont seulement obligés de dormir là après 18 heures et repartir le lendemain à 6h, “ni vu ni connu”. Seule obligation : les passagers doivent passer le poste à pied. Au carrefour de Djenné, il faut signaler que (…)

Abdoul Karim Sanogo

Source: Nouvel Horizon Mali