Après Koulikoro, Save The Children a organisé du 15 au 16 février dernier, la 2ème phase de sa campagne qui vise à mettre fin au mariage précoce des filles et à lutter contre les violences faites aux femmes. Pendant deux jours, plusieurs activités de plaidoyer et de sensibilisation ont été menées sous la présidence de l’ambassadrice de la campagne, Aminata Danioko plus connue sous le nom d’Ami Yèrèwolo.
Outre l’ambassadrice, cette caravane a enregistré la présence de la Vice-présidente du comité de pilotage Nènè Goïta, du Chargé de Communication et des Relations publiques de Save The Children, Abourahamane Coulibaly, des représentants des associations d’enfants, des membres de la société civile et des hommes de presse.
C’est le 15 février aux environs de 9 h que la délégation, après avoir entendu le mot d’accompagnement et d’encouragement de la Directrice de Save The Children, Leila Bourella, a quitté Bamako. Arrivés à Sikasso, les caravaniers ont été accueillis dans les locaux de l’ONG internationale par Monsieur Txomin Martino, Directeur adjoint des opérations et Mme Assitan Sogoré, Coordinatrice par intérim du projet MTBA (Sikasso).
Le Directeur adjoint des opérations, Txomin Martino, s’est dit très heureux de recevoir la délégation à Sikasso pour un sujet qui, malheureusement, est encore d’actualité. Selon lui, la lutte contre le mariage précoce et les VGB doit être prioritaire. Il espère que la campagne aura un grand impact dans l’abandon de la pratique du mariage des enfants. Pour boucler la première étape de la caravane, un mini concert a été organisé par l’ONG internationale au Lycée Monseigneur De Mont Clos de Sikasso pour passer des messages de sensibilisation et de plaidoyer à travers des prestations musicales de l’artiste rappeuse, Ami Yèrèwolo, des séries de questions-réponses et jeux concours.
Des actions de sensibilisation et de plaidoyer à l’endroit des populations
Le lendemain, vendredi 16 février, la délégation s’est rendue à Klela. Les caravaniers et les autorités administratives, coutumières et communales ont échangé sur la problématique du mariage précoce, le principal thème de cette campagne de Save The Children dans la cour de la mairie de la commune rurale de Klela.
Le Directeur du Centre d’Animation Pédagogique (CAP) de Klela, Synaly Togola, a édifié les hommes de media sur la situation du mariage précoce et les activités menées dans la localité pour mettre fin à la pratique. Selon le Directeur du CAP, des cadres de concertation et de suivi ont été mis en place sur la thématique de la scolarisation des filles et le maintien des filles à l’école. « On a initié des ateliers de formation à l’intention des enseignants sur les conséquences des mariages précoces. On a demandé aussi aux mères éducatrices de faire passer des messages de sensibilisation lors de leurs séances de causerie, donc beaucoup d’efforts et d’activités sont menés dans le cadre de cette lutte », a-t-il ajouté. Quant au maire de la commune de Klela, Sibiri Bougoudogo, il s’est dit honoré du choix porté sur sa localité.
Tout comme au Lycée Monseigneur De Mont Clos de Sikasso, un mini concert s’est tenu dans la cour de l’école fondamentale de Klela au cours duquel des messages de sensibilisation et de plaidoyer sur le mariage précoce et la scolarisation des filles ont été passés, à travers des prestations musicales de Ami yèrèwolo, des questions réponses, jeux concours et chorégraphie.
De Sikasso à Klela, les caravaniers ont pu informer les populations à différents niveaux sur les conséquences socio-sanitaires, économiques et psychologiques du mariage des enfants et, sensibiliser les parents, les leaders d’opinions, coutumiers et religieux sur l’importance de la scolarisation et du maintien des filles à l’école.
Cette campagne, faut-il le rappeler, a été organisée dans le souci de toucher un maximum de communautés et d’acteurs locaux, d’organisations engagées et œuvrant pour l’abandon de la pratique du mariage des enfants, car les chiffres sont alarmants. Toutes les deux secondes, une jeune fille est mariée avant même d’avoir atteint la maturité physique et émotionnelle requise pour devenir épouse ou mère.
Bintou Diarra, envoyé spécial à Sikasso et Klela
Ils ont dit
Nouhoum Sogoba, Secrétaire général de la mairie de Klela
« Save The Children intervient dans notre commune depuis dix ans »
Save The Children est l’un de nos partenaires privilégiés. Nous menons beaucoup d’activités ensemble dont « le mariage n’est pas un jeu d’enfant’’. Le cadre consiste à mettre en place un mécanisme pour lutter contre le mariage précoce des filles et maintenir surtout les filles à l’école. Il y’a un comité de suivi et de supervision. La commune de Klela compte 15 villages et Save The Children intervient dans notre commune depuis dix ans. Nous avons entamé ce processus il y’a une année à peu près. Nous sommes vraiment heureux aujourd’hui de recevoir la visite de la délégation de Save The Children.
Aminata Danioko « Ami yèrèwolo », artiste rappeuse et ambassadrice de la campagne
« J’invite les parents à permettre à leurs enfants, précisément les filles, de continuer leurs études »
Je suis très contente de cette campagne parce que j’ai constaté qu’à Klela, les hommes sont beaucoup impliqués dans la lutte et je suis sûre que cette campagne de Save The Children va inciter les femmes à s’impliquer aussi dans ce combat. Je suis très honorée d’être l’ambassadrice pour la cause des enfants qui est une noble cause. J’ai été une fille avant d’être une femme. J’espère qu’ensemble, nous allons réussir à mettre fin au mariage précoce des filles. J’invite les parents à permettre à leurs enfants, précisément les filles, de continuer leurs études pour préparer leur avenir et devenir, dans les jours à venir, des femmes capables d’occuper des postes de responsabilité.
Nènè Goïta membre, du parlement national des enfants et vice-présidente du comité de pilotage de la campagne
«Je profite de cette occasion pour demander aux autorités de relever l’âge du mariage de la jeune fille à 18 ans »
Je peux dire que je suis très satisfaite de cette campagne à Sikasso. Pendant deux jours, nous avons fait des activités et passé des messages de sensibilisation et de plaidoyer et surtout, nous avons insisté sur l’éducation de la jeune fille et l’abandon de la pratique du mariage précoce. Le combat, il est là et il continue. Ce n’est pas un combat qui date d’aujourd’hui. Nous sommes des enfants et donc l’avenir de ce pays. Alors, je profite de cette occasion pour demander aux autorités de relever l’âge du mariage de la jeune fille à 18 ans.
B.D
Mali24