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Caravane pour la paix et la réconciliation : L’ENRICHISSANTE ETAPE DE KAYES

Les caravaniers sont allés au contact des populations pour leur expliquer le contenu de l’accord d’Alger et répondre à leurs interrogations sur sa mise en œuvre

Zahabi Ould Sidi Mohamed ministre Réconciliation nationale caravane azalai kayes kidalLa caravane « Azalaï Kayes-Kidal pour la paix et la réconciliation au Mali » a bouclé sa première étape dimanche à Kita. Partie de Bamako le 3 juin dernier, elle a visité les villes de Kayes, de Nioro du Sahel, de Kolokani et de Kita.

Le but de ce périple organisé par le ministère de la Réconciliation nationale, est de partager avec le pays profond le contenu de l’Accord pour la paix et la réconciliation signé le 15 mai dernier à l’issue du processus de négociation inter-malienne d’Alger.
Partout, la caravane a prêché la paix, la cohésion sociale, l’unité et la réconciliation nationales. Dans chaque localité, les caravaniers ont mené trois activités principales. La caravane sillonne d’abord les grandes artères et même les ruelles pour toucher le maximum de personnes. Ensuite, une plateforme est organisée pour assurer une animation sonore qui attire la foule. Les caravaniers en profitent pour distribuer les flyers résumant en quelques points l’accord, des T-shirts sur lesquels on peut lire : « Je suis Malien, je le reste » et le drapeau du Mali.
La deuxième activité consiste à organiser après le diner un public-show au cours duquel est projeté un film documentaire réalisé par le jeune journaliste de Kidal, Sidy El Mehdi Ag Albaka, témoignant de la souffrance qu’endurent les populations du nord qui n’aspirent qu’à vivre dans la paix et la dignité. Des prestations artistiques, des jeux de culture générale et de comédies colorent cette activité qui réunit essentiellement les jeunes et les femmes.
La troisième activité est une conférence des cadres réunissant les autorités administratives et municipales, membres de la société civile (leaders coutumiers et religieux, leaders d’associations de jeunes et de femmes, corps enseignant, communicateurs traditionnels…). Ces rencontres, durant lesquelles sont partagés les dépliants et textes entiers de l’accord traduits en langues locales, sont relayées en direct par les radios locales.
Parmi les caravaniers on compte des experts comme Mohamed Ag Bilal du ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdel Kader Sissoko, ancien administrateur civil et Oumou Dicko du ministère de la Réconciliation nationale. Ces personnes ressources sont chargées d’exposer les points essentiels de l’accord et d’édifier les participants sur les zones d’ombres ou inquiétudes exprimées dans les questions. Par exemple le président du conseil de cercle de Kolokani, Diadjiri Diafin Diarra voulait savoir ce que deviendra la Constitution après les engagements pris par le gouvernement dans l’accord. « Il y a bien certains points dans l’accord qui vont nécessiter la modification de la Constitution qui était d’ailleurs déjà en cours sous Amadou Toumani Touré. L’Assemblée nationale sera consultée en effet », a répondu Abdel Kader Sissoko.
Le représentant des leaders religieux de Kolokani, Youssouf Diaby s’est inquiété de la recrudescence des hostilités et a demandé des éclaircissements sur le rôle réel de la Mission multidimensionnelle des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). En réponse à cette question, Mohamed Ag Bilal a expliqué que «la MINUSMA est sous un chapitre de la Charte de l’ONU qui l’amène à chercher la paix et non à l’imposer, de favoriser le dialogue entre les parties en conflit pour la stabilisation du pays. Une nouvelle résolution peut être votée pour autoriser les Casques bleus à imposer la paix. J’invite mes concitoyens à ne pas se tromper d’ennemis. La Communauté internationale est là pour nous aider ».
La présidente de la CAFO de Kolokani a salué la venue de la caravane dans sa localité. « J’ai perdu mon mari à Konna en 2013. Je suis convaincue que la paix n’a pas de prix. C’est pourquoi nous les femmes allons nous battre pour restituer ce qu’on a compris lors de la conférence aux autres dans les quartiers et villages », a-t-elle promis.
Dans toutes les localités, nos concitoyens prient pour la paix et la concorde, estimant qu’elle est indispensable au développement qui permet le bien-être auquel tout le monde aspire. Sous sa tente au marché de Nioro, Kali Dicko, commerçante de son état, affirme être convaincue que le Mali retrouvera la paix. « Pour moi, la crise ivoirienne a été plus dure que celle du Mali. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est en train de reprendre son processus de développement. Le Mali retrouvera la paix. Je ne sais pas ce qu’il y a dans l’accord, mais si ça ne divise pas le Mali, il est bon », a-t-elle estimé.
Le préfet de Nioro, Mahamadou Maïga a assuré avoir tenu déjà deux rencontres dans les communes pour expliquer le contenu de l’accord. Il s’est réjoui du fait que la caravane vienne amplifier cette action. « L’accord n’est bon que dans sa mise en œuvre intelligente. Les populations ont besoin de développement », a-t-il indiqué.
A Kayes comme à Nioro du Sahel, à Kolokani comme à Kita, la grande difficulté a été la mobilisation des masses populaires parce que l’information n’a pas été véhiculée à temps. Défi que compte relever la commission d’organisation dans les prochaines étapes. La caravane sera aujourd’hui à Koulikoro et demain à Kangaba pour entamer ensuite l’étape de Sikasso.

Envoyés spéciaux
A. A. MAIGA
N. SAMAKE

source : L Essor

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