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Cantines scolaires : AFIN QUE LA FAIM NE SOIT PAS UN OBSTACLE A L’APPRENTISSAGE SCOLAIRE

Il faut assurer la prise en charge de l’alimentation scolaire de façon pérenne afin de maintenir les élèves démunis à l’école 

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C’est lors de leur 26è conférence tenue à Addis Abeba en janvier dernier que les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) et les responsables du Programme alimentaire mondial (PAM) ont décrété le 1er mars de chaque année, Journée africaine de l’alimentation scolaire. Une façon de consacrer le rôle de filet de sécurité des cantines scolaires. En application d’une recommandation du Forum national sur l’éducation tenu du 30 octobre au 2 novembre 2008, nos autorités avaient déjà élaboré et adopté une Politique nationale de l’alimentation scolaire en 2009. La finalité de cette mesure était d’assurer la prise en charge de l’alimentation scolaire de façon pérenne afin que la faim ne soit pas un handicap à l’accès et au maintien à l’école et au développement de l’élève. La mesure est aussi destinée à lutter contre ou même de mettre un terme à la déperdition scolaire et à la déscolarisation des élèves démunis.

A l’instar de la communauté internationale, notre pays a donc célébré mardi, la 1ère Journée africaine de l’alimentation scolaire. C’est l’école fondamentale publique du village de Kodian, à 65 km de Bamako dans la commune rurale de Nossombougou (cercle de Kolokani), qui a été choisie pour célébrer l’événement sur le thème : « l’alimentation scolaire liée à la production locale, vecteur de développement durable en Afrique ».

Organisée par le Centre national des cantines scolaires (CNCS), en partenariat avec le PAM et l’ONG le « Défi faim zéro », la journée était présidée par le ministre de l’Éducation nationale, Kénékouo dit Barthélémy Togo. Outre la directrice du CNCS, Mme Zalia Maïga, le préfet du cercle de Kolokani, Sékou Bah, les autorités administratives, politiques, traditionnelles, coutumières de Koulikoro, Kolokani, Kodian et de Bamako étaient aussi de la fête.

Saluant l’initiative des cantines scolaires dans sa localité, le représentant du chef de village de Kodian, Niaman Diarra, a indiqué que celles-ci permettaient de maintenir les élèves démunis à l’école, de protéger les filles avant de souhaiter la construction d’une clôture et le recrutement d’enseignants pour l’école de Kodian.

Remerciant le ministère de l’Éducation nationale et le PAM d’avoir choisi Kodian et son école pour la célébration de cette 1ère Journée africaine de l’alimentation scolaire, le maire de la commune rurale de Nossombougou, estime que l’évènement est un acte historique à apprécier à sa juste valeur. « Si construire une école est un acte fondamental, recruter et maintenir les élèves dans une école en sont un autre. Sans les cantines scolaires, beaucoup de nos structures scolaires fermeraient leurs portes ou fonctionneraient au ralenti », a constaté Boubacar Sène.

Le directeur de l’Académie d’enseignement de Koulikoro a, lui, rappelé que le gouvernement a défini le programme d’alimentation scolaire comme une priorité permettant d’accroitre le taux de scolarisation (surtout des filles et des enfants issus du milieu défavorisé) et de maintenir les enfants à l’école. La politique nationale de l’alimentation scolaire, soutient Amadou Niangaly, souligne la nécessité de pérenniser le programme en installant des cantines scolaires approvisionnées par les producteurs locaux afin de soutenir ainsi la production locale et de renforcer les capacités des communautés. Cette politique participe à la lutte contre la faim afin que celle-ci ne soit plus un obstacle à l’accès et au maintien à l’école comme au développement de l’élève. Amadou Niangaly a rappelé que l’AE de Koulikoro compte 5 centres d’animation pédagogique (CAP) : Koulikoro, Banamba, Kolokani, Nara et Nossombougou.

UN VEHICULE POUR L’EDUCATION. Avec ses 203 cantines scolaires pour cette rentrée scolaire 2015-2016, ce sont 37250 pensionnaires, dont 16762 filles, qui en bénéficient. Ces cantines scolaires fonctionnelles sont reparties comme suit : 3 au CAP de Koulikoro ; 12 au CAP de Banamba ; 34 au CAP de Nossombougou ; 62 au CAP de Kolokani et 95 au CAP de Nara. « Le PAM, tout le gouvernement du Mali et l’UA voient les repas scolaires comme un véhicule pour l’éducation. Ces repas scolaires sont un filet de sécurité efficace qui stimule l’éducation des enfants tout en améliorant leur statut nutritionnel. L’alimentation scolaire est une pièce importante du puzzle pour réaliser l’Objectif de développement durable n° 2 qui vise à relever le défi zéro faim en 2030, a-t-il précisé. Le PAM développe un programme d’alimentation scolaire dans 950 écoles abritant 170.000 élèves à travers le Mali, a indiqué le directeur général adjoint du Programme alimentaire mondial. « Nous travaillons avec les comités de gestion scolaire des écoles pour assurer que les enfants reçoivent quotidiennement un repas chaud nutritif. Nous nous assurons que ce repas contient des micronutriments nécessaires au développement harmonieux de l’organisme et répond aux habitudes alimentaires locales », a précisé Ibrahima Diop .

Rappelant que la promotion de notre système éducatif a toujours été au centre des préoccupations des gouvernements qui se sont succédé de 1960 à nos jours, le ministre de l’Éducation nationale a révélé, qu’après une analyse approfondie des contraintes à la scolarisation, plusieurs leviers de déblocage de celles-ci ont été envisagés au nombre desquels l’implantation de cantines scolaires au bénéfice des enfants (filles et garçons) vivant dans les zones d’insécurité alimentaire. Il ne faut pas que la faim soit un obstacle à l’apprentissage scolaire. Kénékouo dit Barthélémy Togo a assuré que le choix du village de Kodian pour célébrer cette première Journée africaine de l’alimentation scolaire dans notre pays ne relevait pas du hasard. La commune rurale de Nossombougou se présente, en effet, comme une référence en matière d’appréhension des stratégies attachées à l’implantation des cantines scolaires, a indiqué le ministre Togo.

S. Y. WAGUE 

 

Source : Essor

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