Nous vivons actuellement la saison chaude au Mali. Le thermomètre tourne autour de 40°C. Durant la journée, pour échapper au soleil accablant, tout le monde cherche à se mettre à l’abri. Cela ne suffit pas. Il faut impérativement beaucoup boire pour étancher la soif entretenue par la canicule. Les médecins le conseillent d’ailleurs. Boire beaucoup est une obligation pour éviter la déshydratation.
L’eau est donc énormément demandée par les temps qui courent. Cette forte demande doit être satisfaite. Et ceux qui ont le sens des affaires ne manquent pas de saisir l’opportunité. Ils ne se font donc pas prier pour rendre disponible le liquide précieux où il est le plus demandé. L’eau est proposée en sachets de différentes dimensions et à différents prix. C’est pourquoi actuellement, à travers la capitale, les arrêts des minibus de transport en commun, les carrefours dotés de feux tricolores, les places publiques, sont envahis par des vendeuses et des vendeurs de sachets d’eau.
Garçons et filles arpentent les rues de Bamako, glacières ou seaux sur la tête pour proposer de l’eau aux passants. Nous avons croisé le jeune Issa Ballo sur le boulevard de l’Indépendance. Il propose des sachets d’eau pour 25 Fcfa l’unité. Le jeune garçon se frotte les mains car ses sachets s’écoulent comme du petit pain. Attiré par l’appât du gain, il se risque sur la chaussée en se faufilant entre les véhicules à l’arrêt aux feux tricolores. Il reste vigilant pour éviter les dangers de la circulation. Chauffeurs de taxis, motocyclistes, passagers de transport en commun… les clients potentiels ne manquent pas.
Yaya Diakité, un vendeur ambulant lui aussi, ne caches qu’il fait de bonnes affaires. La période de la canicule est une campagne à ne pas rater. « Je parcours les rues de la capitale avec mon plateau de sachets d’eau en équilibre sur la tête. En ce moment, le marché est saturé, mais malgré tout, je m’en sors car je ravitaille un grand nombre de clients fidèles. Mon activité m’a aidé à être autonome.
J’arrive à subvenir à mes besoins. Un homme est fait pour travailler. Et l’adage le dit si bien : « il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sottes gens ». Tous les métiers sont dignes d’être pratiqués. Les gens qui refusent de pratiquer certains métiers sont déplorables. C’est fatiguant de vendre des sachets d’eau. Je parcours des kilomètres à pied », confie le jeune homme qui pense pouvoir mettre suffisamment d’argent de côté pour se lancer plus tard dans une activité beaucoup plus importante. L’élève Aminata Guindovend de l’eau pendant les week-ends. Elle confirme que pendant la saison chaude, le marché est florissant. « Le lundi, je reprends le chemin de l’école. J’exerce ce métier pour avoir de quoi m’acheter des habits et des fournitures scolaires. Malgré l’affluence massive des vendeurs d’eau, je parviens à tirer mon épingle du jeu », assure-t-elle.
La ménagère Mariam Sinayoko écoule ses sachets d’eau au poste de contrôle de Sénou. « Je suis mariée et j’ai quatre enfants. Mon mari est parti à l’aventure et je ne reçois plus de ses nouvelles. J’ai embrassé cette activité depuis trois ans et je l’exerce du mois de mars au mois de mai. Dieu merci.
Je gagne de quoi faire bouillir la marmite. Dès le premier chant du coq, je suis debout. Je retourne chez moi après 18h. Ce travail est énormément fatiguant. Mais c’est mieux que d’aller mendier », témoigne cette mère de famille.
Mouctar Diarra lui est arrivé du village. Il vit dans la capitale depuis quelques mois et habite chez son oncle. Sa tante lui a conseillé de vendre de l’eau glacée au carrefour du Grand hôtel de Bamako. « La canicule qui étouffe la ville de Bamako pousse les habitants à se rafraîchir. Mon commerce marche très bien », se réjouit le jeune Mouctar. L’enfant de Ténenkou Tidiane Sanogo, travaille dans les environs du monument de la Tour de l’Afrique. Il constate que la canicule actuelle est source de bonnes affaires. Il vend de l’eau pour le compte d’une femme à Faladiè. Sa patronne le paie au prorata des sachets vendus par jour. Le garçon reconnaît que son activité lui permet largement de couvrir dépenses.
Fatoumata T.
DIAWARA
Source: Essor