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Canicule à Bamako : quand le fleuve Niger devient refuge et poubelle

A Bamako et ses environs, la période de forte chaleur est un moment propice de retrouvailles et d’échappée sur les berges du fleuve Niger. C’est également la saison des noyades et de dégradation de l’écosystème du fleuve, qui sert à la fois de refuge et de poubelle.

 

Il est presque 14 heures au bord de l’affluent du fleuve Niger, à Kalabancoro Sikoro, quartier périphérique de Bamako. Comme chaque année, en période de chaleur, l’espace fluvial attire beaucoup de monde. Hommes, femmes, jeunes et adultes, tous y trouvent refuge pour être à l’abri du soleil.

En cette période de forte chaleur l’espace abrite beaucoup d’activités ludiques. Sur les berges du fleuve, on aperçoit des groupes de jeunes réunis autour du thé. D’autres se promenant d’un bout à l’autre du site. Un peu plus loin, des femmes sont accroupies sur leurs linges.

A ce décor, vient s’ajouter le cri de vendeurs ambulants exposant leurs articles aux usagers.

Risques de noyade

La fréquentation des berges du fleuve Niger connait un regain d’intérêt à Bamako et dans la périphérie, malgré les dangers auxquels s’exposent les amateurs. En effet, des cas de décès par noyade, impliquant notamment des enfants, sont régulièrement rapportés.

Aussi, au fil du temps, l’espace fluvial est devenu également un lieu fréquenté par des bandits. En 2019, un affrontement entre deux gangs de jeunes a  causé des pertes en vies humaines. Disons-le, ce beau monde qui se retrouve en ce lieu n’est pas fait que d’anges. Il y en a qui viennent pour leurs « sales affaires ». Mes amis, Bocar et Maïmouna, ne diront pas le contraire, eux qui ont dû payer le prix fort. Bocar y a perdu son sac d’écolier et son ordinateur portable. Maïmouna, quant à elle, a échappé de justesse à un larcin. Si les deux sont toujours addictifs à l’eau du fleuve en période de chaleur, ils évitent toutefois de s’y baigner.

L’autre problème, c’est que de nombreux apprenants font l’école buissonnière en se rendant au fleuve, à l’insu de leurs parents. Sidi Traoré, médecin de son état, a perdu sa jeune fille par noyade, son corps a été retrouvé sans vie au bord du fleuve, alors qu’elle était censée être en classe.

Intensité du changement climatique

Par ailleurs, cette pression humaine sur le fleuve en période de canicule a des répercussions écologiques. Des tas d’immondices, de déchets solides sont déversés dans le fleuve par les riverains qui viennent s’y rafraichir.

Dans leur quête de bien-être, beaucoup d’usagers foulent aux pieds la protection du fleuve et de son écosystème, dont la préservation peut servir de bouclier contre le changement climatique qui se manifeste avec intensité, jusque dans le sud du Mali, jadis humide, avec des températures moyennes.

Source : Benbere

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