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Candidatures féminines : DES CHIFFRES PEU FLATTEURS

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Sur les 1141 candidatures validées pour l’élection à la députation, l’on ne retrouve que 156 femmes, soit un taux de 14 %

Le problème du faible accès des femmes aux postes électifs dans notre pays souligne un dysfonctionnement majeur de notre démocratie. Les chiffres concernant les femmes élues  sont implacables. Pourtant les femmes représentent 51,2 % de la population malienne.

« Le Bulletin statistique 2009 » du Centre national de documentation et d’information sur la femme et l’enfant (CNDIFE) révèle que sur 147 députés, l’Assemblée nationale ne compte que 15 femmes. Sur les 703 maires, le pays ne compte que 8 femmes. Sur 10 774 conseillers communaux, 927 seulement sont des femmes. Elles sont 6 sur 75 conseillers nationaux. Sur les 14 conseillers de la Chambre de commerce et d’industrie Mali (CCIM), il n’y a que 2 femmes. Pour les 32 conseillers  de l’APCAM, les femmes ne sont que 3. Sur les 30 conseillers de la Chambre consulaire des métiers, il n’y a que 3 femmes.

Malgré l’engagement des pouvoirs publics, la société civile féminine et les  partenaires au développement, l’émergence politique  des femmes est loin d’être acquise. Pour les législatives à venir, sur 1141 candidats, l’on ne retrouve que 156 femmes, soit un taux de 14 %. Le plus fort taux de candidates aux législatives revient comme d’habitude au District de  Bamako, avec 20,71%, contre 8,14% pour la région de Mopti, qui affiche le plus faible taux.

Dans la capitale, les candidates sont au nombre de 41 pour 157 hommes. A Mopti, elles 7 pour 86 candidats.  Dans la  Région de Kayes, 18  femmes briguent les suffrages avec 165 hommes. Elles sont également 18 dans la Région de Koulikoro  sur 156 candidatures, soit 11,18 %. La région de Sikasso compte 24 postulantes sur 210 candidatures.

A Ségou, les candidates sont au nombre de 25 contre 135 hommes. Sur les listes de candidature, on enregistre 4  femmes candidates pour  34 candidatures  à Tombouctou, 7 sur 38 à Gao et seulement une candidate sur 8 à Kidal. La situation globale des candidatures établit que le taux de femmes candidates dans les trois régions du Nord (Tombouctou, Gao et Kidal) est supérieur au taux national des femmes candidates. Seule deux listes entièrement féminines sont recensées à travers tout le pays : la liste du parti « Jamaa » en Commune II à Bamako et une autre à Djenné.

Comment faire pour honorer une meilleure application  des dispositions de la CEDEF, afin d’atteindre au moins le seuil de 30% de représentativité des femmes à tous les niveaux de prise de décision, tant réclamé par les Maliennes ? Est-il possible dans cette condition, d’améliorer le taux actuel des femmes à l’hémicycle qui est  de 6,8 % ?

Le ministère de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant est optimiste malgré le fait que le taux de candidatures féminines soit en dessous  des attentes. Mme Touré Yaba Tamboura, conseillère technique au ministère et membre de la coordination nationale « Genre et élection », espère tout de même que le nombre de femmes à l’Assemblée nationale sera, au regard des dispositions prises à tous les niveaux, au dessus de celui de  2007 quand 15 femmes furent élues sur les 218 candidatures féminines. Selon elle, les femmes ont bénéficié et continuent de bénéficier de séances de formation. Le gouvernement à travers le ministère de la Famille, de la Promotion de la Femme et de l’Enfant en collaboration avec ses partenaires et les organisations de la société civile, s’appuie sur la « Stratégie nationale pour une participation et une représentativité accrues des femmes aux élections générales ».

L’orientation n° 4 de cette stratégie est intitulée « Appui à la participation des femmes à la vie politique, aide aux femmes candidates aux fonctions électives et aide aux femmes élues ». C’est pour cette raison que le ministère en charge de la Promotion de la Femme a lancé depuis un mois une campagne pour une mobilisation nationale en faveur des candidates aux législatives de 2013. Il s’agit  d’accompagner et d’appuyer techniquement et matériellement les candidates. Des affiches les valorisant ont été confectionnées.

L’appui des partenaires, notamment l’UNFPA et l’Institut national démocratique (NDI), est concret dans l’élaboration et la distribution des manuels pour informer et former les femmes candidates.  Le livret « de la femme candidate aux élections » crée un environnement propice à la promotion des projets des femmes. Il offre plus de  chance aux femmes en soulignant leurs qualités. Ce  document est un outil nécessaire pour être efficace à toutes les étapes du processus électoral. Le second livret, le « Manuel sur la mobilisation des électeurs » expose toutes les stratégies nécessaires pour séduire et convaincre les électeurs.

A ces dispositions des pouvoirs publics, s’ajoutent celles de la société civile féminine et des  organisations internationales de défense des droits de la femme dans notre pays dont ONU femme. Ces structures ont mené plusieurs actions, dont l’information, l’éducation, la formation, les enquêtes, le plaidoyer  pour améliorer le taux de présence des femmes aux postes électifs. Les candidates ont été initiées à la planification et à la gestion des campagnes électorales. Elles se sont familiarisées avec la loi électorale et les techniques de communication et de plaidoyer.

Plusieurs autres programmes accompagnent et appuient les candidates lors de ces législatives dont le Projet d’appui aux candidates de la plate-forme de veille des femmes.  Avec l’appui d’ONU femmes, la plate-forme accompagne sur l’ensemble du pays une trentaine de candidates. La Fédération nationale des collectifs des organisations du Mali (FENACOF) soutient, pour sa part, 50 candidates. Ces activités participent de son projet « Augmentation du taux de représentativité des femmes aux élections générales 2013-2014 dans les 6 communes du District de Bamako et les communes de Kati et Siby dans la Région de Koulikoro ».

 

Source: Essor

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