L’évènement était présidé par le président du parti, le professeur Tiémoko SANGARE, non moins ministre des Mines et du Pétrole, en présence de plusieurs membres du Comité exécutif (CE) du parti, dont l’ancien ministre Marimantia DIARRA ; le ministre de l’Aménagement du territoire et de la population, Adama Tiémoko DIARRA ; la présidente du Mouvement des femmes, CONTE Fatoumata DOUMBIA ; le président du Mouvement des jeunes, Lazard GUINDO ; etc.
Comme il fallait si attendre, la question de la présentation d’un candidat interne issu des rangs du parti a été le plat de résistance entre les journalistes et les membres du bureau national en présence des 2 prétendants à ce poste, à savoir l’ancien ministre Dramane DEMBELE, candidat malheureux de 2013 et le maire de la commune urbaine de Sikasso, Kalfa SANOGO, qui été le 1er à se déclarer, officiellement, pour la course.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette rencontre n’a pas permis à la presse d’en savoir davantage sur les intentions du parti à moins de 6 mois de l’échéance prévue pour juillet 2018.
En réponse à cette récurrente question, le président, le Pr Tiémoko SANGARE, s’est montré perplexe. Une attitude qui n’a décontenancé la jeunesse du parti, notamment les partisans des candidats déjà déclarés.
De toute évidence, la tension était perceptible dans les rangs des militants favorables, notamment des jeunes, à cette candidature.
A l’origine de cette colère bien manifestée par les militants de la Ruche, la réponse jugée «peu claire» apportée à cette question par le Pr Tièmoko SANGARE, président du parti, lors de cette cérémonie.
En effet, se prononçant sur la question d’une candidature à l’interne du parti pour la présidentielle de 2018, le Pr SANGARE a renvoyé les uns et autres à une déclaration politique du Comité exécutif extraite des recommandations de la 15è Conférence du parti, tenue en mars 2017. Ladite déclaration stimule : «le Comité exécutif (du parti) a conclu sur la nécessité d’inscrire ses actions dans le cadre d’une coalition forte de partis fondée sur une Nouvelle Offre Politique, condition indispensable à toute victoire en 2018. A cette fin, le Comité Exécutif élaborera dans les meilleurs délais, un projet de plateforme politique assortie d’un programme. Cette plateforme servira de base de négociation autour des conditions de soutien au candidat rassembleur et consensuel issu des rangs du Parti, le cas échéant, du candidat issu de la coalition d’un ensemble de partis politiques.’’
Pour Tiémoko SANGARE, d’une manière ou l’autre, l’ADEMA/PASJ sera au rendez-vous du scrutin présidentiel de 2018.
«L’Adema sera au rendez-vous, c’est très vague», a insisté un journaliste. Au même interlocuteur de relancer: «Oui ou Non, l’Adema aura son propre candidat en 2018 ?» Tiémoko SANGARE n’a pas de réponse spécifique !
Du moins, il affirme que le Comité exécutif du parti n’a pas bouclé le débat sur la question au jour d’aujourd’hui : «Nous travaillons à avoir un candidat issu de nos rangs, rassembleur et consensuel, le cas échéant nous axerons toujours nos actions dans une grande coalition dans laquelle pourrait éventuellement choisir un candidat… à la date d’aujourd’hui, le président de l’Adema/PASJ ne peut pas vous dire que l’ADEMA/PASJ aura un candidat à l’interne ou un candidat issu de cette coalition», a-t-il martélé.
Un candidat rassembleur et consensuel ?
Une réponse d’un cadre du parti présent à la rencontre nous indique qu’il s’agit précisément du maire de Sikasso, Kalfa SANOGO qui, à l’issue de la rencontre, a accusé le Comité exécutif du parti d’un manque de volonté de sa part: «On ne peut choisir un candidat sans faire des petites frustrations qui finissent par dissiper aussi rapidement, ils veulent tout simplement soutenir IBK », dit-il ce cadre du parti dont nous avons souhaité garder l’anonymat.
Autre fait illustratif de cette colère des militants, quelques instants après la fin de la cérémonie de présentation, un tract a été distribué dans la foulée à des militants et aux journalistes dénonçant en quelques lignes le laxisme du Comité exécutif du parti à déclencher le processus d’une candidature interne à la Ruche pour la présidentielle de 2018, sur place dans les mêmes locaux au siège du parti.
Actualité oblige, la candidature du parti, n’a pas été la seule question abordée par le président du parti avec ses invités.
Cette rencontre a aussi été une occasion pour les cadres de l’ADEMA et la presse d’échanger sur la vie du parti et les questions d’intérêt national et international.
Dans sa déclaration liminaire, le président du parti a indiqué que l’année 2017 a été rude et assez éprouvante pour notre pays sur la plan sécuritaire.
«Le Mali a été une fois de plus, tout au long de l’année écoulée, victime d’attaques impitoyables de la part des ennemis de la paix, des terroristes sans foi ni loi», a-t-il dit.
De même, a-t-il fait savoir, les pertes en vies humaines ont été énormes, tant au sein de notre vaillante armée, qu’au sein des forces armées étrangères qui nous accompagnent. Il leur a rendu un vibrant hommage.
Sur le plan politique, il a mentionné que l’année 2017 a été marquée par la controverse ayant entouré l’organisation du scrutin référendaire avec son lot de contestations et de manifestations diverses.
Selon le Pr SANGARE, l’année 2018 s’annonce assez décisive, sur le plan politique. Les uns et les autres, à tous les niveaux, s’interrogent sur le choix qui sera le leur et l’offre politique associée en 2018.
«Cette question mérite d’être abordée avec clairvoyance et sérénité et nous nous y attelons depuis un certain temps. Comme vous le savez, les prochaines élections se dérouleront dans un contexte sécuritaire précaire : un contexte dans lequel les dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale peinent à être mise en œuvre ; un contexte dans lequel l’insécurité dans le centre de notre pays a pris de l’ampleur. Dans ces conditions, il devient urgent d’accélérer la mise en œuvre des dispositions pertinentes de l’accord, en vue de favoriser le retour de l’administration et la relance des activités socio-économiques dans les régions du Nord», a-t-il conseillé.
Au nom de l’ADEMA, il a lancé un appel à l’ensemble des forces vives de la nation (partis politiques, société civile, Mouvements signataires de l’Accord pour la paix) à s’employer avec sincérité et bonne foi, pour aider à réunir les conditions favorables à la bonne tenue des élections.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info-matin