Les Aigles maliens, qui affrontent la Guinée équatoriale en huitièmes de finale mercredi 26 janvier, sont invaincus depuis neuf matchs.
Sans un penalty concédé dans les dernières secondes du temps additionnel face à la Gambie (1-1) le 16 janvier, les Aigles du Mali auraient bouclé le premier tour de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) avec trois victoires.
Mais ce léger accroc n’a pas atténué l’excellente impression qu’ils ont laissée depuis leur arrivée au Cameroun où se déroule le tournoi continental. Vainqueur de la Tunisie (1-0) pour leur premier match, ils ont également dominé la Mauritanie (2-0) et terminé en tête de leur groupe, un classement qui les conduit à affronter la Guinée équatoriale en huitièmes de finale, mercredi 26 janvier.
Didier Gomes Da Rosa, le sélectionneur français de la Mauritanie, affirme avoir été impressionné par la performance des Aigles face à son équipe. « Non seulement le Mali est le favori de ce match [face à la Guinée], mais il fait partie, selon moi, des pays capables de gagner cette CAN. C’était un outsider, il faut aujourd’hui le voir comme un des favoris, assure-t-il. Leur équipe est très complète et dégage beaucoup de puissance et de solidarité. »
Les Aigles du Mali n’ont en effet plus perdu depuis le 15 juin 2021 et une défaite en Tunisie (0-1) en match amical. Lors du second tour des qualifications pour la Coupe du monde 2022, ils ont récolté seize points sur dix-huit possibles face à l’Ouganda, au Kenya et au Rwanda, sans pouvoir jouer la moindre rencontre à Bamako, le stade du 26-mars n’ayant pas été homologué par la Confédération africaine de football (CAF).
« Ecrire une page de notre histoire »
« Ce qui me rend très fier, c’est que mon équipe, lors de ces six matchs, n’a pas encaissé un but et en a marqué onze. Et à l’occasion de ce premier tour de la CAN, nous avons confirmé ce parcours. Mais nous abordons ce rendez-vous face à la Guinée équatoriale avec humilité, en respectant un adversaire qui a battu l’Algérie (1-0) au premier tour », souligne le sélectionneur Mohamed Magassouba, nommé en septembre 2017.
En douze participations à la Coupe d’Afrique des nations, le Mali s’est rapproché du titre à plusieurs reprises, comme en 1972 au Cameroun, où il s’est hissé en finale face au Congo (2-3), puis en 2012 et en 2013, en terminant à la troisième place. Mais les Aigles ne sont jamais parvenus à inscrire leur nom au palmarès de la compétition, malgré un effectif qui a longtemps compté des joueurs de classe internationale, comme Seydou Keïta (ex-FC Barcelone), Frédéric Kanouté (ex-FC Séville) ou Mahamadou Diarra (ex-Lyon, Real Madrid).
« Actuellement, nous n’avons pas de telle star dans notre équipe. Mais regardez qui compose la sélection : des garçons qui jouent dans les meilleurs championnats européens, comme Traoré à Rennes, Haïdara au RB Leipzig ou Bissouma à Brighton. Je travaille avec une ossature depuis plusieurs années et cette stabilité est payante », poursuit Mohamed Magassouba, lequel a également convoqué quatre joueurs évoluant en Afrique, dont le gardien Ibrahim Mounkoro (TP Mazembe, RDC).
« Une adhésion massive du peuple »
Les performances des Aigles au Cameroun ont un retentissement particulier au Mali, dans un contexte marqué par l’instabilité politique et le terrorisme. Les supporteurs de la sélection nationale, traditionnellement très attachés à leur équipe, suivent cette CAN avec grand intérêt, autant par passion pour le football que pour échapper aux dures réalités du quotidien.
« Je vis au Mali et je peux donc vous affirmer qu’il y a une adhésion massive du peuple aux performances de l’équipe, car elles apportent de la joie, de la légèreté à des gens qui en ont besoin », ajoute le sélectionneur.
Sa sélection, si elle élimine les Nzalang Nacional de Guinée équatoriale, affrontera le Maroc en quart de finale. « Nous pouvons écrire une page de notre histoire lors de cette CAN », conclut le technicien, non sans évoquer le double rendez-vous avec la Tunisie, en mars, « et qui pourrait permettre aux Aigles de se qualifier pour sa première Coupe du monde ». 2022 sera peut-être l’année du football malien.