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Campagne référendaire: la démonstration des partisans du Oui

Les partisans du Oui au projet de nouvelle constitution ont organisé, hier jeudi 8 juin, un grand meeting citoyen. La rencontre a enregistré la présence du Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA ; de plusieurs membres du gouvernement ; des présidents des institutions ; des membres du CNT ; des organisations de soutien au référendum, etc. Pour cette manifestation qui se voulait une démonstration de force, les militants des partis politiques, des associations et des organisations de la société civile acquises à la cause du Oui ont répondu massivement à l’appel.

Le porte-parole des partis et mouvements politiques, Mamadou COULIBALY, a déclaré que c’est le peuple qui a décidé de prendre son destin en main pour être libre. Pour lui, ce projet matérialise la volonté du peuple malien de refonder le Mali. M. COULIBALY a soutenu que les innovations sont des remparts contre la mauvaise gouvernance, la corruption et pour l’essor du pays.
De son côté, le porte-parole de la société civile, Sirima SACKO, a déclaré que l’histoire du Mali va s’écrire autour des réformes majeures.
Le haut représentant du président de la transition, Malick DIAW, a affirmé que le peuple avait décidé d’aller à une quatrième République avec l’élaboration de cette nouvelle Constitution. Il a rappelé que pour son élaboration, le Président a exigé un processus participatif qui a été respecté à la lettre.
«Avec le Oui nous nous battons pour la défense des intérêts du Peuple malien »’’, a déclaré Malick DIAW, avant d’ajouter que pour ce vote référendaire, le monde entier a les yeux rivés sur le Mali et que les Maliens montreront leur grandeur d’esprit.
Le processus consacre l’aboutissement d’une volonté populaire exprimée lors des Assises nationales de la refondation.
Le mandataire national pour le Oui, Bouréima Allaye TOURÉ, avec le choix du Oui, nous franchissons une étape importante dans la refondation du Mali. Le mandataire national a appelé les électeurs à se mobiliser pour le triomphe du Oui, le 18 juin prochain.
En effet, les plus-values du Projet de Constitution peuvent être comprises à travers une référence à notre histoire et nos valeurs sociétales. Il est affirmé dans le Préambule la nécessité de promouvoir le vivre ensemble et la réconciliation nationale ; de garantir la défense et la sécurité indispensables à l’existence d’un Etat souverain de lutter contre la corruption et l’enrichissement illicite.
Ce projet de constitution consacre des droits et des devoirs. Il s’agit, entre autres de l’ajout de la région et de l’ethnie à la liste des fondements de discrimination prohibée ; de la prise en compte de l’esclavage parmi les actes prohibés et punis par la loi au même titre que la torture et les traitements inhumains, cruels et dégradants.
La promotion et la protection de la famille et du mariage défini comme l’union entre un homme et une femme ; la défense de la Patrie ; le principe de la mobilisation des citoyens âgés de 18 ans au moins ; le devoir de protéger l’environnement ; le respect et de la protection du bien public.
Aussi, avec cette nouvelle Constitution, le Parlement comprendra deux chambres à savoir l’Assemblée nationale et le Sénat.
La création de la seconde chambre est prévue dans l’Accord d’Alger et fait partie des recommandations des Assises Nationales de la Refondation. La création de cette seconde chambre va se traduire par une réforme du travail législatif.
Le projet de Constitution prévoit des mécanismes de sanctions à l’encontre des détenteurs du pouvoir au plus haut niveau de l’Etat en cas de violation des règles établies ou de manquements aux devoirs de leurs charges. A cet effet, il est institué la procédure de destitution (c’est-à-dire de révocation) du Président de la République, des Présidents de l’Assemblée nationale, du Sénat et du Conseil économique, social, environnemental et culturel. Des changements au niveau du pouvoir judiciaire. Il s’agit entre autres de l’autorisation des modes alternatifs et traditionnels de règlement des différends pour rapprocher la justice des justiciables et désengorger les tribunaux.
Le terme de laïcité est précisé dans ses contours. La laïcité ne s’oppose pas à la religion et aux croyances. Elle a pour objectif de promouvoir et conforter le vivre ensemble fondé sur la tolérance, le dialogue et la compréhension mutuelle. L’Etat garantit le respect de toutes les religions, des croyances, la liberté de conscience et le libre exercice des cultes dans le respect de la loi.
De même, on note la constitutionnalisation des trois principes fondamentaux de la vision du Président de la Transition à savoir : de la souveraineté du Mali ; le respect des choix stratégiques et des choix de partenaires opérés par le Mali ; la défense des intérêts vitaux du peuple malien dans les prises de décisions.
Autre motif d’adhésion, si cette constitution passe, les langues nationales seront les langues officielles du Mali et la langue du colon (français) sera une langue de travail. L’Etat pourra adopter toute autre langue comme langue de travail.
En somme, les initiateurs soutiennent que ce projet de Constitution est une œuvre exclusivement malienne. Un texte élaboré sur la base d’un processus participatif et inclusif et dont le contenu reflète les valeurs de notre société tout en posant les fondements de la Refondation de l’Etat.

PAR MODIBO KONE

Source : Info Matin

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