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Campagne électorale « précoce » : La CENI contre-attaque

Face aux « potentiels » candidats à la présidentielle mènent déjà campagne, la CENI a décidé d’agir. Elle les appelle à la retenue.

La campagne, c’est maintenant ? Non, rappelle la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Le 24 janvier dernier, elle a publié un communiqué pour « constater que certains candidats potentiels à l’élection du Président de la République commencent à inonder les espaces publics d’affiches ou de slogans qui s’assimilent à des affiches et slogans de campagne ». Elle les invite à ne pas violer les « lois de la République » et à faire preuve de retenue. « Ce sont des affiches de campagne déguisée. Dès qu’il y a des violations, nous devons agir. Voir de potentiels candidats démarrer ainsi est assez inquiétant »assure le Président de la CENI, Amadou Ba. « Il est important que la CENI réagisse, c’est tout à fait normal », se félicite Amadou Thiam, Président d’ADP-Maliba. Officiellement, la campagne électorale démarre 21 jours avant la date du scrutin, qui pour l’heure n’est pas encore connue.

Toute forme de communication est donc proscrite avant cette période. « Nous devons rester en alerte », affirme Ba. Pour ne rien laisser au hasard, la CENI entend, par le biais de la Haute Autorité de la Communication (HAC), surveiller réseaux sociaux, télévisions et radios afin que les potentiels candidats se conforment tous à la loi. « La HAC va jouer son rôle de police des médias et nous signaler tout ce qui ne sera pas conforme », annonce notre interlocuteur.

Teasing ou campagne ?

Même si le communiqué ne nomme personne, l’attention se porte sur Alliance Kayira du Dr Hamadoun Touré. Dans les allées du parti, on préfère plutôt évoquer un teasing, ce qui, en marketing, est une technique visant à éveiller la curiosité. Les responsables ont néanmoins instruit à leur agence de communication d’enlever leurs affiches. « Nous ne savions pas que nous faisions mal. Un nouveau mouvement doit se faire connaitre mais nous ne voulons pas être accusés d’enfreindre la loi », se défend le Président Bocar Moussa Diarra.

Menacer c’est bien, mais dissuader est toujours mieux. La CENI ne pouvant sanctionner personne, que risquent les contrevenants ? Rien, si l’on se réfère à la loi électorale. L’instance demande donc au Gouvernorat du district de Bamako de « prendre ses responsabilités », selon les termes de son Président. « Comme la CENI, nous nous référons à la loi électorale. Si elle ne prévoit aucune sanction, que faire ? », s’interroge le Directeur de cabinet du gouvernorat.

Journal du mali

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