Cette ultime phase de la campagne n’est pas forcement la plus facile à gérer
La commercialisation est une étape importante de la campagne cotonnière. Cette réalité a incité le directeur général de l’Office de la Haute vallée du Niger, le Dr Mamadou Kané, à mener une mission d’information et sensibilisation sur la campagne de commercialisation du coton graine et de préparation de la prochaine campagne dans les zones encadrées par l’Office.
Après Faladié et Tièlè, dans le cercle de Kati la semaine dernière, il a poursuivi, lundi, sa tournée par Ouéléssébougou. Comme lors des précédentes étapes, Mme Diallo Mah Koné, le chef de la division « Promotion des filières et marketing », a rappelé certaines précautions à observer afin de produire du coton de qualité. Elle a demandé aux paysans de Ouéléssébougou de continuer à produire du coton de qualité supérieure appelé « Sarama ». Pour cela, il faut respecter certaines normes comme la récolte à temps, le séchage du coton graine sur des aires appropriées et propres.
Mme Diallo Mah Koné a insisté sur la circulation de l’information sur tout ce qui concerne la campagne de commercialisation afin d’éviter les doublons de passage des camions. Les convoyeurs paysans doivent remettre impérativement les tickets d’usine au chef secteur qui assure la programmation des camions.
Adama Kéita, le chef de la division « Aménagements et infrastructures routières », a souligné que Ouéléssébougou fait partie des zones retenues dans le programme d’entretien régulier des pistes rurales. Pour Ouéléssébougou, les travaux concerneront les tronçons Ouéléssébougou-Falan-Sanambélé-Route nationale 7 sur 62 kilomètres, Falan-Banambani sur 35 kilomètres avec la réalisation d’un pont dalot, Ouéléssébougou-Kourouba-Dangassa sur 72 kilomètres et enfin la piste Tamala-Sanankoro-Djutoumou-Djera sur 65 kilomètres. Une enveloppe de 54 millions Fcfa a été dégagée à cet effet. Les travaux seront exécutés par la Cellule d’exécution des travaux routiers d’urgence (CETRU).
Seydou Bouaré, le chef de la division « Vulgarisation agricole », a fait le point des prévisions et des réalisations de la campagne agricole 2015-2016 dans les zones OHVN et Ouéléssébougou. En ce concerne les superficies de coton, sur 17.780 hectares semés dans toutes les zones OHVN, le secteur de Ouéléssébougou a semé sur 3838 hectares. Les réalisations du mil ont porté sur 2874 hectares sur une réalisation globale (OHVN) de 37.786 hectares, le sorgho a été semé sur 9038 hectares sur une réalisation de 81.991 hectares. Le riz a été semé sur 2049 hectares sur une réalisation globale de 13.636 hectares, tandis que le maïs a occupé 6682 hectares sur une réalisation de 50.972 hectares.
Le rendement moyen du coton pour toutes les zones OHVN est de 918 kg à l’hectare pour 958 kg à l’hectare dans le secteur de Ouéléssébougou. Cette zone prévoit de récolter au total 3600 tonnes de coton graine pour cette campagne sur une prévision totale de 16.394 tonnes pour toute l’OHVN.
Le directeur général de l’Office a déploré cette contre-performance et incité les paysans à plus d’ardeur au travail. Les paysans ont expliqué le faible rendement des champs par la faible qualité de la semence de coton et la quantité insuffisante d’engrais subventionnés reçue. Ils ont saisi l’occasion pour se plaindre de la quantité des engrais reçus pour la culture du maïs.
Par ailleurs, la zone de Ouéléssébougou a reçu des variétés brésiliennes dans le cadre de la coopération bilatérale avec les chercheurs de ce pays d’Amérique latine. Or, les paysans ne maîtrisent pas encore toutes les données phyto-techniques de ces variétés qui sont à l’essai dans les champs. Seydou Bouaré a demandé de la patience à ceux qui ont accepté les essais et les a assurés que les variétés brésiliennes sont de bien meilleure qualité meilleure que nos variétés locales. Par exemple, le coton brésilien prend la coloration depuis le champ et sa résistance est plus forte à certaines maladies et aux aléas climatiques.
Les paysans avaient également souhaité que le contrôle de conformité des bascules s’effectue dans les villages plutôt que d’envoyer ces équipements sensibles au chef-lieu de secteur pour ce contrôle. Le directeur général de l’OHVN, Mamadou Kané, a averti que cette facilité n’avait pas de chance d’être satisfaite car l’équipe de contrôle est envoyée par la Holding compagnie malienne de développement des textiles (CMDT) et que la pratique de regrouper les bascules en un seul lieu est en vigueur aussi en zones CMDT.
Certains paysans se sont étonnés que des producteurs exigent le paiement de frais de manutention pour décharger les camions qui apportent les engrais du village avant d’embarquer le coton graine pour l’usine. Mamadou Kané a rappelé que ces coûts sont pris en charge dans le volet « frais de marché » de la commercialisation que les équipes encaissent sur les opérations.
Il a par ailleurs demandé aux paysans de ne pas tabler sur les camions de la CMDT qui sont très sollicité dans leur zone d’intervention. Toujours selon Kané, les 12 camions de l’OHVN ont un âge moyen de 40 ans et seuls 3 de ces véhicules peuvent faire l’objet d’une hypothétique révision technique afin de les rendre opérationnels.
Il a rappelé que pour cette campagne, le premier choix du coton est acheté à 237,5 Fcfa le kilogramme, pour 212,5 Fcfa pour le 2è choix et 192,5 Fcfa pour le 3è choix.
M. COULIBALY
source : Essor