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Campagne agricole : L’OFFICE DU NIGER TIENT FERME LE CAP

Toutes les conditions semblent réunies pour que l’ON puisse atteindre ses objectifs de production de riz. Soit 693.410 tonnes

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La campagne agricole 2014-2015 bat son plein. Après un début difficile, les pluies, dont la régularité détermine l’issue de la campagne agricole, se sont installées. Le suivi de la campagne agricole occupe une place de choix dans l’agenda des responsables du Développement rural. A commencer par le ministre lui-même. Le Dr Bocari Tréta était à nouveau dans les champs la semaine dernière, cette fois à l’Office du Niger, le poumon rizicole du pays. Le ministre s’est intéressé, d’une part à l’état d’avancement de la campagne agricole, aux contraintes rencontrées et aux solutions ébauchées et d’autre part, à la préparation de la visite prochaine du Premier ministre dans la zone.

« Les problèmes relatifs à l’Office du Niger sont sensibles. Nous sommes déterminés à suivre l’évolution de la campagne agricole. Je ne suis pas venu pour faire le gendarme ou le policier, mais juste pour échanger avec vous et comprendre ce qui se passe », a d’emblée précisé le ministre Tréta pour expliquer l’esprit de sa visite.

Dans une présentation succincte de la campagne agricole et des difficultés rencontrées, le  président directeur général de l’Office du Niger, Ilias Dogoloum Goro, a indiqué que sur une prévision de recouvrement de la redevance en eau de 6 milliards Fcfa, l’Office en a récupéré 5 milliards.  L’ON table sur une production 693.410 tonnes de riz.

Tous les besoins en engrais subventionnés ont été couverts. Justement  au registre des engrais subventionnés, les responsables de l’ON ont assuré  qu’aucun cas de fraude ou de malversations sur les intrants placés auprès des paysans, n’a été signalé. Le délégué général des producteurs, Abdoulaye Daou, l’a confirmé en témoignant qu’il y a de cela quelques années, des sacs d’engrais destinés aux zones de culture du coton se retrouvaient en vente sur les marchés de la zone de l’ON.

Quant à la pluviométrie, elle se situe au même niveau que l’année passé. Mais le démarrage a été difficile. La zone a même traversé une période de sécheresse de trois semaines. Actuellement, les canaux sont à leur niveau normal d’irrigation, s’est réjoui le PDG de l’ON. Un autre motif de satisfaction pour l’Office vient du projet d’appui à la pisciculture où il a investi 2,5 milliards Fcfa pour la promotion de cette activité. Une première opération de pêche de la cage flottante a donné 4 tonnes de poissons au niveau du pied-à-terre du gouvernorat de Ségou (Réf l’Essor du 5 août).

LES EFFETS COLLATERAUX DE L’ORPAILLAGE.  L’une des contraintes majeures que rencontre l’ON est la mobilisation des ressources allouées par le budget d’Etat. Ainsi, ce n’est qu’en juillet dernier qu’il a pu mobiliser l’allocation budgétaire de 2,1 milliards Fcfa. Cet argent est destiné à l’entretien du réseau primaire et à l’appui-conseil. L’ON enregistre également un faible niveau de réalisation des baux accordés aux privés notamment les aménagements hydro-agricoles prévus dans le cahier de charges.

Par ailleurs, les paysans disposent de très peu d’équipements et la main d’œuvre manque cruellement. L’orpaillage est passé par là. Comme dans d’autres zones agricoles, beaucoup de bras valides ont cédé au mirage du métal jaune et déserté les champs au profit des sites d’orpaillage. Et de fait, le peu de main d’œuvre disponible fait monter les enchères pour les travaux champêtres. Ce phénomène contribue à renchérir davantage le coût de production du riz.

Pour ce qui est de la situation acridienne, les attaques des oiseaux granivores ont été circonscrites, mais la menace demeure. L’envahissement des falas de Boky Wéré et Molodo par les plantes sauvages, la réhabilitation du canal de Macina, l’ouverture du fala de Molodo à partir du  troisième bief pour arriver au Méma Farimanké, l’absence d’unités industrielles dans les zones de l’Office pour la transformation des produits agricoles et les dysfonctionnements au sein des organisations paysannes sont autant de contraintes relevées par le PDG de l’ON.

Malgré ces handicaps, l’Office du Niger peut devenir l’agropole de la région, avec un objectif de production de riz paddy de 1.122.350 tonnes à l’horizon 2018, estime Ilias Dogoloum Goro. Et dans sa volonté de moderniser et d’améliorer l’habitat rural, l’Office sollicite l’appui du département pour l’introduction d’une pension de retraite pour les producteurs en leur permettant d’épargner à l’INPS. Pour appuyer cette initiative, le délégué général des producteurs, Abdoulaye Daou, a relevé qu’avec le système actuel, les paysans font supporter aux recettes générées par le riz, toutes les dépenses de la famille : nourriture, éducation, santé, besoins sociaux, logement, etc. Quand le chef de famille ne sera plus capable de faire face aux charges de l’exploitation, une pension de retraite lui permettra de tenir au moment où les moyens et la santé déclinent, a argumenté Abdoulaye Daou.

Il est important de signaler que la récolte de riz de cette année sera disponible sur le marché dès novembre prochain. L’annonce a été faite  par le PDG Ilias Dogoloum Goro. Le ministre Tréta a apprécié tout en indiquant qu’il préférait attendre de voir.

Avant de boucler son périple en zone ON, la délégation ministérielle s’est rendue sur le périmètre d’Alatona (voir article ci-contre). Auparavant, elle a assisté à une séance de pêche de poissons de la cage flottante installée  dans le canal de la zone de M’Bewani.

Envoyé spécial

M. COULIBALY

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Aménagement et gestion des terres : OPTIONS MULTIPLES, UNE EXPERIENCE MAL ENGAGEE

Le système de gestion autonome offert aux exploitants du périmètre d’Alatona aménagé dans le cadre du Millénium Challenge Account, s’est vite grippé

Le périmètre d’Alatona a été aménagé dans le cadre du Millénium Challenge Account (MCA), un ambitieux programme de développement financé par le gouvernement des Etats-Unis. Ce périmètre de 5200 hectares qui sera versé dans le giron de l’Office du Niger après le retrait du partenaire stratégique américain, bénéficie d’un mode de gestion  autonome qui s’est vite grippé.

En effet, les exploitants installés sur les parcelles d’Alatona bénéficient de titre de propriété sur les superficies attribuées. Ainsi chaque exploitant est détenteur d’un titre foncier délivré pour 5 hectares, dont 2 sont donnés gratuitement.  Les frais pour les 3 autres hectares sont payables sur une période de 20 ans, selon une annuité convenue dans le contrat d’exploitation.

Par ailleurs, les paysans ont été encouragés à se regrouper en coopérative pour gérer les cotisations de redevance qui servent à assurer les entretiens courants et périodiques du périmètre. Or aujourd’hui, les responsables de cette coopérative sont à couteaux tirés avec une partie des exploitants. Les seconds dénoncent la gestion peu transparente à leurs yeux des premiers.  La discorde soulève beaucoup de remous dans la zone. La direction générale de l’Office du Niger assiste à cette  situation sans pouvoir intervenir. Et pour cause : elle n’aurait pas le droit de s’immiscer dans les affaires des exploitants qui ne relèvent pas de sa gestion, quand bien même ces derniers sont installés sur ses terres.

Cette situation risque de durer jusqu’à ce que la gestion de ce périmètre passe sous la tutelle du département. Ce qui est heureusement annoncé pour très prochainement.

Au niveau des aménagements agricoles, les prévisions du contrat-plan 2104-2018, envisagent 64.000 hectares aménagés à l’horizon 2018.  Pour le ministre Tréta, cet objectif n’est pas assez ambitieux. Le directeur général adjoint de l’ON, Boubacar Sow, explique à ce propos que seules les superficies pour lesquelles le financement est disponible sont programmées.

Le rythme d’aménagement n’est pas satisfaisant, a insisté le ministre du Développement rural en précisant que ses ambitions pour l’Office du Niger portent sur 400.000 à 500.000 hectares aménagés d’ici à 2018. « Seul le système de régie de finances permettra d’atteindre les ambitions d’aménagement. Les conditionnalités posées par les bailleurs de fonds sont telles qu’il est extrêmement difficile d’atteindre les objectifs d’aménagement », a encore expliqué le directeur général adjoint de l’Office.

Toujours selon Boubacar Sow, la restructuration  intervenue à partir de 1994 a sorti les activités d’élevage du portefeuille d’intervention de l’ON. Ce facteur a porté un grand  préjudice aux productions animales même si la zone dispose d’un cheptel conséquent détenu essentiellement par les paysans qui thésaurisent à travers l’achat d’animaux.

Néanmoins, les conventions de prestation passées avec les structures régionales de l’élevage ont permis de résoudre les difficultés d’encadrement de l’élevage à  l’ON  qui répond  ainsi à sa vocation d’agriculture intégrée.

Par ailleurs, la direction générale de l’Office du Niger a mis en route un programme de géo-référence par satellite des parcelles en vue d’actualiser la base de données des exploitations. Cette cartographie permet d’identifier clairement les parcelles et les superficies afférentes et les exploitants. Mais pour le moment, seules les zones de Niono, M’Bewani et N’Débougou ont pu être géo-référencées. Le processus se poursuit. Le ministre a apprécié la démarche.

De son côté, le délégué général des producteurs de l’Office du Niger, Abdoulaye Daou, a suggéré que la subvention pour les engrais soit reportée sur le produit final, donc la production de riz. Le riz, a-t-il argumenté, supporte les dépenses liées au remboursement du crédit intrants, au paiement de l’impôt et de la redevance eau. Ainsi pour faire face à toutes ces charges qui tombent en même temps, une grande partie de la production est bradée sur les marchés par les paysans qui cherchent à s’acquitter de leurs obligations financières et fiscales.  Du coup, la surabondance soudaine de l’offre de riz sur les marchés, casse les prix.  Le représentant des producteurs a donc proposé de subventionner la commercialisation en lieu et place des engrais. Les paysans bénéficieront alors mieux et plus de la production.

Intervenant sur l’attribution des baux aux opérateurs privés, Bocari Tréta a préconisé de la moraliser et d’exiger des niveaux de rendement aux bénéficiaires de ces contrats. Pour cela, il faut sélectionner les meilleurs dossiers compatibles avec les exigences de production et de productivité.

Le ministre a aussi relevé la forte demande de terres à usage de production agricole de nos compatriotes de la diaspora. Il a suggéré, à ce propos, d’ouvrir un guichet pour recueillir leurs demandes de terres et ventiler les conditions d’acquisition.

M. C.

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Plaine de San ouest : LES RATES INCESSANTS DE LA STATION DE POMPAGE

Le périmètre connaît des difficultés d’exploitation dues en partie à l’insuffisance d’irrigation 

Le ministre du Développement rural, le Dr Bocari Tréta, s’est entretenu samedi avec les responsables de l’Association des riziculteurs de la plaine aménagée de San ouest (ARPASO) avant de visiter le site de la station de pompage du périmètre.

La rencontre avec les responsables de l’ARPASO était destinée à examiner le rapport que l’Association avait envoyé au Premier ministre pour se plaindre du manque d’appui financier aux producteurs de la zone. Dans ce rapport, les responsables de l’ARPASO critiquent sur ce qu’ils considèrent comme un manque d’engagement financier du département de tutelle à l’endroit des paysans de la zone face aux difficultés d’irrigation occasionnées par la défaillance de la station de pompage du périmètre. La plaine de San ouest est entrée en service depuis les années 70 sous la houlette de l’ancienne Opération riz qui a passé le relais à la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT) dans les années 80.

Au moment où la plaine était dans le portefeuille de la CMDT, les paysans ne rencontraient pas de difficultés d’irrigation car la structure d’encadrement était chargée d’assurer le fonctionnement correct de la station de pompage. Mais avec le désengagement de la CMDT et la reprise en mains par l’ARPASO, les problèmes d’irrigation du périmètre ont commencé. Les pompes essoufflées par de longues années (plus de 40 ans) de service ne pouvaient plus assurer correctement le service normal de l’eau.

Le gouvernement et certains partenaires, comme Lux Développement, étaient venus au secours des exploitants en renouvelant les pompes et en installant à la demande des paysans un groupe électrogène qui a été surexploité. Lux Développement a même aménagé des parcelles supplémentaires en maîtrise totale de l’eau. ARPASO avait sollicité et obtenu le branchement de la station de pompage au réseau électrique d’EDM-SA. Mais l’Association n’arrivait pas à honorer les factures et les impayés s’accumulaient. Comme ultime solution, ARPASO réclame la connexion de la station de pompage à un réseau de panneaux photovoltaïques qui fournira l’énergie indispensable au fonctionnement des pompes.

Cette solution s’est avérée coûteuse pour le département et la situation financière difficile du pays n’a pas facilité la satisfaction de cette doléance.

Malgré les nombreux appuis financiers apportés par le gouvernement et Lux Développement pour l’achat d’engrais, la collecte de la redevance eau pour assurer les entretiens courants et périodiques des réseaux laisse à désirer. Le ministre Tréta a requis un audit financier, organisationnel et technique de l’Association pour comprendre la gestion des ressources allouées. L’Etat ne pourra pas intervenir tous les ans sur le périmètre de San dans un contexte de ressources limitées et insuffisantes. Que chaque acteur (maire, conseil de cercle et association) prenne ses responsabilités, a préconisé Bocari Tréta.

Le Programme de développement de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS) qui intervient dans la zone de San pourra résoudre les difficultés d’irrigation que connaît le périmètre, a estimé le ministre.

Bocari Tréta était dimanche au seuil de Talo, premier ouvrage réalisé sur le fleuve Bani. Inauguré en 2007, il permet de mettre en valeur les immenses plaines de son rayon d’irrigation, dont San fait partie.

Le seuil de Talo qui a coûté plus de 8 milliards Fcfa permet de relever la cote du plan d’eau en période de crue, afin d’irriguer 20.000 hectares dans les cercles de Bla et San, de maintenir un débit permanent en saison sèche capable de satisfaire aux besoins des usagers en aval dans les cercles de San et de Djenné. Le seuil de Talo et celui de Djenné (en chantier) fonctionneront de façon complémentaire. Le gouvernement a crée une Agence de la zone du moyen Bani pour assurer un développement harmonieux et durable de la zone.

M. C.

source : essor

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