Le ministre de l’Agriculture, le Dr Nango DEMBELE, a effectué, le jeudi 26 octobre, une visite dans la zone Office riz Ségou (Zones de Tamani et de Konodimini), pour constater les dégâts causés par la sécheresse. Dans les localités visitées, plus de 5 000 hectares sont détruits à cause de l’insuffisance d’eau, soit une perte de 18 000 à 20 000 tonnes de céréales. La visite de terrain a été mise à profit pour échanger avec les producteurs sur leurs préoccupations ; informer sur les actions en cours pour venir en aide aux sinistrés et envisager des mesures préventives pour qu’une telle catastrophe ne se répète plus.
La visite s’est déroulée en présence du Gouverneur de Ségou, Georges TOGO ; du Directeur général de l’Office riz Ségou, Salif SANGARE ; du DGA du projet IPRO IRRIGAR, M. DIALLO ; des autorités régionales de l’agriculture, du secrétaire général du Syndicat national de la production, Karim DIARRA…
Cette visite de terrain fait suite à l’alerte sur la cessation précoce de la pluviométrie et le niveau bas de l’eau dans les casiers rizicoles de la Zone Office riz Ségou.
A Tamani, la délégation ministérielle a visité plusieurs champs de céréales et des plaines rizicoles. Sur le terrain, le constat est amer face à des milliers de champs desséchés à cause de l’insuffisance de la pluviométrie. Aussi, les plaines rizicoles n’ont pas été inondées à cause du faible niveau de l’eau dans les mares.
Après la visite des champs, le ministre et sa délégation ont échangé avec les producteurs, l’encadrement technique et les responsables de l’Office riz Ségou à Tamani.
Le maire de Tamani a remercié le ministre de l’Agriculture pour avoir fait le déplacement dans leur localité en vue de constater de visu les dégâts causés par la sècheresse et de rechercher les mesures qui s’imposent pour venir en aide aux populations sinistrées.
Le porte-parole des producteurs, Nouhoum TANGARA, a déclaré que cette catastrophe dont leur localité a été victime est un phénomène naturel qui n’est imputable qu’au Tout puissant. Il a souligné, avec amertume, que dans beaucoup de localités il n’y aura pas de récolte cette année. Pire, il se trouve que beaucoup de paysans ont vendu des animaux et d’autres objets de valeur pour acheter les intrants agricoles en début d’hivernage.
Les paysans de la zone, par la voix de leur porte-parole, ont plaidé auprès des autorités afin de leur apporter une assistance en céréales et en semences. Aussi, ont-ils exprimé la nécessité de doter la zone de motopompes pour l’irrigation des périmètres rizicoles.
Le chef de zone, Oumar TRAORE, a souligné que plus de 5 500 ha ont été détruits par la sécheresse. Il a renchéri le plaidoyer de son prédécesseur en appelant les autorités à envisager des mesures pour sécuriser la zone de Tamani et de Konodimini qui sont des zones rizicoles par excellence. Pour lui, ces mesures de sécurisation passeront par des études en vue de voir comment les cours d’eau qui traversent lesdites zones peuvent être gérées de manière rationnelle pour l’irrigation des casiers rizicoles. Le chef de zone a informé que cette zone est fréquemment frappée par la décrue. D’où l’urgence de trouver une solution efficace et pérenne.
Le Directeur général de l’Office riz Ségou, Salif SANGARE, a indiqué que depuis le mois de septembre des cris de cœur ont été lancés face à la rareté de la pluviométrie et au faible niveau de l’eau dans les mares. Selon lui, plusieurs rencontres, au niveau local, et au niveau national avec le ministre de l’Agriculture et ses services techniques ont eu lieu sur la question.
Le Directeur de l’Office riz Ségou a salué l’esprit d’ouverture du ministre DEMBELE qui a pris le problème à bras le corps en instruisant de faire un rapport sur la situation et en ordonnant une étude pour l’installation des motopompes.
Le ministre de l’Agriculture, le Dr Nango DEMBELE, a rassuré que des mesures sont en cours pour venir au secours des paysans affectés par la sécheresse. Aussi, affirme-t-il, des stratégies de prévention seront mises en place pour que cette situation ne se reproduise plus dans l’avenir. Il a affirmé qu’il ne ménagera aucun effort pour que le Commissariat à la sécurité alimentaire apporte une assistance aux sinistrés. De même, s’engage-t-il à contacter toutes les autorités concernées pour qu’ensemble des solutions efficaces et durables soient trouvées.
Comme alternative, le ministre DEMBELE a évoqué la nécessité de convertir des espaces rizicoles en maîtrise totale d’eau. Cette stratégie qui est déjà en réflexion a été partagée par les techniciens de l’agriculture et les spécialistes dans la réalisation des micros barrages.
Dans la zone de Tamani et de Konodimini, la triste réalité est que beaucoup de paysans ne récolteront pas dans leurs champs cette année. Seulement ceux qui ont eu la chance de semer très tôt auront quelque chose à mettre dans les greniers. Il est déplorable de constater que déjà des milliers d’hectares de champs sont devenus des lieux de pâturage pour les animaux. Ce qui témoigne de l’état catastrophique de la campagne agricole. Les producteurs ont interpellé les autorités à accorder plus d’importance à l’Office riz Ségou. Pour eux, l’Office riz Ségou, contrairement à l’Office du Niger, se trouve délaissé et bénéficie peu de soutien de la part des autorités et des partenaires.
PAR MODIBO KONE
ENVOYE SPECIAL
Source: info-matin