Dans un communiqué, l’ONG Médecins Sans Frontières a annoncé la suspension de ses activités dans la région du Sud-Ouest du Cameroun. MSF justifie cette décision par les tensions persistantes avec les autorités camerounaises qui l’avait accusé de liens étroites avec les groupes séparatistes. «La capacité de MSF à fonctionner en toute liberté a été freinée par le climat tendu qui règne entre l’ONG et les autorités, l’accusent de complicité avec des groupes séparatistes dans le Sud-Ouest», indique l’ONG dans son communiqué. «Malgré nos efforts à apporter de l’aide aux personnes et communautés nécessiteuses, le climat actuel ne permet pas à MSF de continuer à œuvrer dans cette région. Ceci dit, MSF est contrainte de suspendre toutes ses activités à compter de ce 29 mars 2022 dans toutes les structures privées et gouvernementales dans le Sud-Ouest», indique le communiqué. Par ailleurs, Dans un tweet, maitre Agbor Balla Nkongho, défenseur des droits de l’homme et de la cause anglophone, a estimé que cette décision de MSF est extrêmement triste pour la région du Sud-Ouest qui est non seulement impliquée dans la crise sécuritaire mais aussi frappée depuis janvier dernier par une épidémie de choléra. Cependant, l’an dernier, au mois de décembre, le ministère camerounais de la Défense avait accusé publiquement l’ONG d’entretenir des «relations étroites avec les terroristes» dans la province du Sud-Ouest. Les autorités avaient affirmé qu’une ambulance de l’organisation avait pris en charge un combattant séparatiste sans les avertir. Selon le communiqué du ministère de la Défense camerounais, cet homme, connu sous le nom de guerre de “général Moving Star” « avait en sa possession une fausse fiche d’évacuation, montée de toutes pièces, avec la couverture des responsables locaux de MSF », Ce qui constitue de preuve, pour le ministère, d’avoir des relations étroites avec les terroristes. Cependant, Dans un communiqué, MSF avait répliqué en indiquant que le centre d’urgence avait reçu un appel signalant une personne blessée dans la zone sanitaire de Tinto. Selon leurs dires, La situation nécessitait une assistance médicale en urgence, l’ambulance de MSF avait donc pris en charge le patient et l’a mené à Mutengene où il avait subi une intervention chirurgicale. En outre, “Médecins sans frontières” avait affirmé avoir informé les autorités militaires locales comme convenu et régulièrement appliqué. Rappelons qu’en août dernier, MSF avait aussi annoncé son retrait de l’autre province anglophone du Nord-Ouest où ses activités y étaient suspendues depuis décembre 2020. Elle avait plié bagages dans cette région suite à des accusations du gouvernement.
Mariam Guindo