Une nouvelle attaque meurtrière a eu lieu dans l’extrême-nord du Cameroun la nuit dernière. Le bilan humain est lourd : des sources militaires parlent de 12 morts, dont le kamikaze, et de quatre blessés dans la localité de Djakana, un village frontalier avec le Nigeria. Cet attentat-suicide n’a pas été revendiqué, mais cette attaque porte la marque de Boko Haram.
Selon des sources sécuritaires, le kamikaze s’est incrusté au milieu d’un rassemblement de villageois, qui attendaient l’heure de la prière, avant d’actionner sa charge. Les victimes ont été évacuées dans une structure hospitalière de Mora.
Cela faisait plus de deux mois que ce type d’attaque ne s’était pas produite dans la zone. Et ce pour plusieurs raisons : le renforcement des contrôles d’identité, la mise en alerte des comités de vigilances dans les villages et surtout, des opérations militaires de grande envergure. Les soldats camerounais ont procédé ces dernières semaines à huit opérations qui ont notamment permis de démanteler des laboratoires de fabrication d’engins explosifs improvisés.
« Mais cette attaque prouve que les éléments de Boko Haram ont encore du matériel », indique une source militaire. Sur la même lancée, Najat Rochdi, qui représente le Bureau des affaires humanitaires au Cameroun, a alerté récemment sur une « crise silencieuse » qui se joue dans cette partie du pays où, selon elle, les attaques et la présence de Boko Haram dans les champs rendent la situation compliquée pour les populations.
Source: RFI