Le navire démocratique prend de l’eau de toutes parts. Les divergences mal discutées deviennent rapidement des déchirures. Les points de friction sont tels qu’il n’est pas interdit de parler de friture … L’opposition mal assumée est en train de voler en éclat dès son aurore.
Le fameux séminaire censé ensemencer la nouvelle dynamique politique qui fédérera toutes les forces démocratiques pour balayer le gouvernement semble accoucher de toutes pommes de discours.
En mettant la barre oppositionnelle à la hauteur d’un maximalisme non partagé suite aux résolutions de son séminaire tenu le 9 février de ne plus reconnaître les institutions de la Transition au-delà du 25 mars, le cadre a ouvert la voie aux fissures et à des brèches dans les rangs.
Après l’Adéma qui «a invité les membres du Cadre à abandonner toute posture radicale et à inscrire ses actions dans le cadre du dialogue et de la concertation, gage de l’apaisement social et de la stabilité du pays », le parti YELEMA « Le Changement » se désolidarise entièrement de cette déclaration et en conséquence de la décision de non-reconnaissance des autorités de transition à partir du 25 mars et invite les uns et les autres à demeurer avec l’esprit de mesure et de responsabilité ayant toujours sous-tendu les actions du Cadre dont l’objectif principal demeure la réussite de la transition pour le bonheur du peuple du Mali ».
La prise de parole du Cadre suite à ses observations pertinentes de Yéléma sonnait comme un rétropédalage sans gloire qui élaguait la résolution problématique du Séminaire. Pour les opposants qui ne veulent pas s’opposer à la « nouvelle transition qui débutera à compter du 25 mars 2022 doit être conduite par un nouveau gouvernement de mission dirigé par un chef de gouvernement non partisan, consensuel, compétent, intègre et ayant une connaissance avérée des dynamiques politiques, économique et sécuritaire du pays afin d’assurer une sortie honorable de notre pays de cette période de transition ».
Toutefois, ceux qui sont à la manette du Cadre d’échanges de partis et regroupements de partis politiques pour une Transition réussie au Mali, font de rémission pour les partis de gestion gouvernementale. Et la réédition de l’entêtement du COPPO s’impose comme un impératif.
La première victime du radicalisme : l’Adéma-PASJ. Jugeant la position de la Ruche ambiguë et inacceptable par rapport à ses orientations, « le Cadre d’échange des partis et regroupements politiques, conformément à ses objectifs de défense des acquis démocratiques, décide de suspendre l’ADEMA-PASJ à titre conservatoire de toutes ses instances jusqu’à nouvel ordre à compter de ce jour mercredi 23 février 2022 ».
Un cadrage qui n’est pas sans conséquence sur le positionnement de la principale icône politique du cadre, Me Kassoum TAPO qui regrette la décision unilatérale et décide de suspendre sa participation et celle de MOREMA aux instances et aux activités du cadre. En voilà un cadrage recadré qui n’a pas encore dit son dernier mot.
Avant, c’est aussi le parti RDS de suspendre sa participation aux réunions du Cadre au motif que ses prises de position ne vont pas le sens de la réussite de la Transition.
Attendons voir
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin