Une Journée d’échanges, de mobilisation et de plaidoyer politique des acteurs sociaux pour un commerce juste et équitable en lien avec l’Accord de partenariat économique (APE) s’est tenue hier au Musée national à l’initiative de la Coalition des alternatives africaines detteet développement (CAD-Mali)
Cette session avait pour objectif de contribuer à la mobilisation des mouvements sociaux et organisations de la société civile au Mali afin de réaffirmer leur positionnement contre la signature des APE entre l’Union européenne (UE) et les pays d’Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP). Selon Hafizou Abdou, sous-directeur au commerce extérieur de la direction générale du commerce et de la concurrence, « les échanges commerciaux avec les pays de l’Union européenne ne sont pas équitables». Les négociations de l’APE entre l’Afrique de l’Ouest et l’UE, conformément aux règles de l’Organisation mondiale du commerce, exigent que les deux parties libéralisent une part substantielle de leurs échanges soit un taux d’ouverture de 100% du marché de l’UE et 75% du marché de l’Afrique de l’Ouest.
Une situation que les différents participants et représentants des Organisations de la société civile, des groupements de femmes et autres faîtières jugent déplorables. Pour Assa Badiallo, secrétaire générale de CAD-Mali, le marché local se trouver inonder de produits étrangers et nos autorités n’ont pas de contrôle sur leur prix sur le marché intérieur.
«L’Accord de partenariat économique a un grand impact sur la détérioration de notre tissu industrielle et aussi de nos facteurs de production notamment l’agriculture», a soutenu Sabane Touré, coordonnateur du programme CAD-Mali. « Le Mali est devenu un pays de consommation plutôt qu’un pays producteur », a-t-il dit, ajoutant que c’est dans le cadre d’une collaboration avec SOS Faim Belgique que CAD-Mali a obtenu un financement du «Programme de mobilisation citoyenne pour la gouvernance des ressources allouées à l’agriculture familiale et à la compétitivité de la production locale» pour une campagne de promotion et protection de l’agriculture familiale durable.
La Journée a permis aux participants de faire l’état des lieux des APE (risques et perspectives) sur le développement économique des pays de l’Afrique de l’Ouest en général et le Mali en particulier. Il s’agissait aussi d’amener les participants à maîtriser les futures étapes de ratification et mise en œuvre de l’APE entre l’Afrique de l’Ouest et l’UE ; de cerner les mécanismes d’intégration des économies agricoles et des échanges en rapport avec les enjeux des marchés locaux, régionaux et internationaux.
Pour Hafizou Abdou, dans un échange commercial, l’objectif est de «conquérir une part de marché, et cette part de marché dépend de votre niveau de compétitivité». C’est dans ce sens que le sous-directeur au commerce extérieur de la direction générale du commerce et de la concurrencea invité les opérateurs économiques et la société civile, les acteurs clé de ces négociations, à accompagner les services publics pour toujours obtenir les meilleures positions en matière de négociations commerciales.
CAD-Mali est un mouvement social de contre-pouvoir, d’opposition aux politiques néolibérales et d’alternatives populaires. Elle est de statut malien agréé par le gouvernement du Mali en 2001. Elle regroupe103 organisations composées d’associations et d’organisations paysannes, de femmes, de jeunes, de tradi-thérapeutes, d’opérateurs économiques, d’ONG, de syndicats, de confessions religieuses et de plusieurs individus engagés pour la cause des peuples.
Oumar SANKARÉ