Le premier tour de l’élection présidentielle au Burundi, qui traverse une crise politique majeure en raison de la candidature du chef de l’État Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, a été reporté au 21 juillet, a annoncé samedi la présidence.
Une semaine de plus, et c’est tout. “L’élection du président de la République initialement prévue le 15 juillet 2015 est reportée au 21 juillet 2015”, a indiqué par décret signé vendredi et rendu public samedi 11 juillet la présidence de la République du Burundi. “La période de la campagne électorale est prorogée jusqu’au 18 juillet 2015” précise également le texte.
Réunis le 6 juillet à Dar es Salaam, les chefs d’État de la communauté d’Afrique de l’Est (EAC) avaient demandé que la présidentielle soit repoussée au 30 juillet, afin de donner le temps au président ougandais Yoweri Museveni, nommé médiateur dans la crise burundaise, de “mener un dialogue” avec les différentes parties.
Mais le camp Nkurunziza avait indiqué qu’il était très peu probable que l’élection soit organisée plus tard que le 26 juillet, car selon la constitution burundaise, le scrutin doit être au plus tard organisé un mois avant la fin du mandat du président sortant, le 26 août.
C’est la troisième fois que la date de l’élection présidentielle est repoussée depuis le mois de mai. L’élection devait initialement avoir lieu le 26 mai avant que la grogne populaire ne rende la situation instable dans le pays.
Malgré ce nouveau report, l’opposition ne changera pas son fusil d’épaule. Elle a annoncé qu’elle boycottait l’ensemble du processus électoral, entamé avec les législatives et communales du 29 juin, dénonçant un “simulacre”.
Ce report intervient alors que des combats se déroulent dans le nord du pays et que des attaques à la grenade ont eu lieu dans la nuit de vendredi à Bujumbura faisant au moins un mort.
La crise dans le pays a pour l’heure fait un peu plus de 70 morts et a poussé 140 000 Burundais à se réfugier dans les pays voisins. De son côté, la communauté internationale juge que le climat actuel au Burundi ne permet pas des élections crédibles, notamment à cause des très nombreux déplacés.
Avec AFP.
Source: France24