Une école primaire a été incendiée dans la nuit de mardi à mercredi dans le nord du Burkina Faso, frontalier du Mali, selon des autorités locales, deux semaines après l’assassinat d’un directeur d’école par des jihadistes présumés.
« Des individus non identifiés ont incendié l’école primaire de Baraboulé », a déclaré à l’AFP une autorité locale sous le couvert de l’anonymat, soupçonnant des jihadistes.
« L’incendie qui a eu lieu autour de 22h (locales et GMT) a consumé les quatre salles de classes construites en paille » a confirmé un habitant de la localité, selon qui l’école était fermée depuis quelques jours.
Une autorité de la province du Soum a confirmé l’incendie : « On ignore pour le moment les causes, mais il est fort probable que l’incendie soit d’origine accidentelle plutôt qu’un acte terroriste ».
Après l’incendie, des rumeurs d’enlèvement ou de disparition avaient circulé. « Il n’en est rien. Aucune disparition ni aucun enlèvement n’a été signalé aux services compétents », a ajouté la même source.
« Que l’incendie soit d’origine criminelle ou accidentelle, elle n’a fait que raviver la peur chez les populations et également chez les enseignants qui ne risquent pas de revenir de sitôt », a confié un fonctionnaire de Baraboulé.
Selon lui, les habitants de Baraboulé, dont le commissariat avait été attaqué par des jihadistes fin février, vivent dans la psychose.
Fin janvier, des individus non identifiés avaient fait irruption dans plusieurs écoles de la province du Soum (frontalière avec le Mali), sommant les enseignants de ne plus dispenser le français, et d’enseigner uniquement l’arabe et le Coran.
Ces menaces ont été mis en exécution, début mars, avec l’assassinat d’un directeur d’école à Kourfayel, toujours dans le Soum.
Vendredi, des enseignants ont manifesté dans plusieurs villes du Burkina pour soutenir leurs collègues de la région du nord, menacés par les jihadistes, et réclamer la garantie de leur sécurité et celle des établissements.
Régulièrement touché par des attaques jihadistes, le Burkina Faso a interdit la circulation nocturne (17h – 6h) sur la bande frontalière avec le Mali et dans les localités de la même zone dont Baraboulé.
Longtemps épargné par les attaques sous le régime de Blaise Compaoré, le Burkina est entré depuis avril 2015 dans un cycle d’enlèvements et d’attaques islamistes, surtout dans le nord du pays, frontalier du Mali et du Niger.
En décembre 2016, une attaque contre un détachement de l’armée à Nassoumbou, revendiquée par le mouvement Ansarul Islam, dirigé par le Burkinabè Malaam Ibrahim Dicko, a fait 12 morts et traumatisé le pays.
Le 15 janvier 2016, un commando de trois assaillants avait tué 30 personnes et fait 71 blessés en plein coeur de la capitale Ouagadougou, lors d’une attaque revendiquée par le groupe Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).