Un médecin militaire burkinabè a été tué et deux policiers blessés ce jeudi 14 février dans l’explosion d’un cadavre piégé à Djibo, dans le nord du Burkina Faso.
« Un officier militaire, médecin du groupement des forces de sécurisation du nord, a été tué jeudi matin lors d’une mission à Djibo », chef-lieu de la province du Soum, a déclaré une source sécuritaire. « Il est décédé dans l’explosion d’un corps (humain) piégé avec un engin explosif artisanal, qui avait été revêtu d’une tenue militaire et abandonné sur une route ».
Alerté de la découverte du corps sans vie d’un homme, présenté comme un militaire, une équipe de policiers et de militaires avait été dépêchée sur les lieux pour un « constat et une identification » de la victime, a-t-il indiqué.
« C’est en voulant retourner le corps que l’explosion s’est produite, tuant sur le coup le médecin militaire et blessant deux autres membres de cette équipe « , a-t-il précisé. « Les deux blessés, dont l’un dans un état grave, ont été reçus au centre médical de Djibo, où ils sont pris en charge », a confié une source médicale à Djibo.
Plus de 300 morts
Le Burkina Faso fait face depuis plusieurs mois à une explosion des violences attribuées à des groupes djihadistes. Les groupes djihadistes utilisent depuis l’an dernier des engins explosifs artisanaux, placés notamment au bord des routes. Cette technique de guérilla est courante en Irak ou au Mali mais c’est vraisemblablement la première fois au Burkina qu’un corps humain est piégé.
Trois attaques ont été perpétrées la semaine dernière, dont une ayant tué cinq gendarmes le jour même où le président burkinabè recevait ses homologues du G5 Sahel pour un sommet consacré à la lutte antiterroriste.
Attribuées principalement aux groupes jihadistes Ansaroul Islam et Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), les attaques ont fait depuis 2015 plus de 300 morts, selon un comptage de l’AFP, voire plus de 500 selon d’autres sources.
Jeune Afrique