Kafando pourrait faire l’objet d’une enquête plus approfondie sur l’affaire des 18 contrats exécutés sous sa présidence et dont le montant est estimé à 72, 174 milliards de francs CFA, soit 111,3 millions d’euros conclus entre novembre 2014 et décembre 2015, selon des informations recueillies par Jeune Afrique.
Kafando dans l’oeil du cyclone judiciaire
Kafando, Isaac Zida et les membres du Conseil National de Transition (CNT) sont dans le viseur du régime en place. Roch Marc Christian Kaboré a émis le souhait que la lumière soit faite sur les 18 contrats passés sous la transition et dont la valeur est de 72, 174 milliards de francs CFA (111,3 millions d’euros). C’est le comité interministériel présidé par le ministre de l’Économie et mis en place pour les besoins de la cause qui est chargé d’organiser toute la stratégie et de livrer les résultats de son travail par la suite. Il s’agira pour cet organe de s’assurer du respect des règles de passation des marchés publics, de la disponibilité des ressources et de l’état d’avancement des travaux.
Loin d’être une chasse aux sorcières, Rémi Dandjinou, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement fait des précisions : « On peut se demander à juste titre comment se fait-il que tous ces marchés aient pu être passés en si peu de temps. Le gouvernement s’inquiète seulement qu’autant de marchés aient pu être octroyés parfois en entente directe sur des montants importants. »
La plupart de ces grands marchés (la route Kongoussi-Djibo confiés au groupement GER/Sonaf pour un montant d’environ 20 milliards F CFA, le Centre hospitalier de Ziniaré et du Centre de traitement de déchets octroyés à CGE (Compagnie générale d’entreprise) pour plus de 14 milliards de F CFA, l’aménagement du marigot du Mogho Naaba, confié à Cogeb international pour 8, 251 milliards de F CFA) auraient été passés de gré à gré.
Quelques semaines auparavant, Luc Marius Ibriga, le patron de l’Autorité supérieure du contrôle de l’État et la lutte contre la corruption (ASCE) avait déjà annoncé les couleurs au sortir d’une audience avec le chef de l’Etat burkinabè : « Celui qui gère de l’argent public doit s’attendre à rendre compte. » C’est donc à juste titre que Rémi Dandjinou prévient : « Si on se rend compte qu’il y a eu des manquements, ces marchés seront annulés. »
Source: Afrique sur 7