Plus de deux semaines après le coup d’État militaire qui a renversé du pouvoir le président Roch Marc Christian Kaboré, le Conseil constitutionnel a notifié, dans une décision, avoir constaté officiellement la vacance du pouvoir depuis le 24 janvier dernier. Pour cela, l’institution a décidé dans une autre que le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba est le Président du pays.
Le Conseil constitutionnel a indiqué, dans une décision, qu’il prenait acte de la démission de Roch Marc Christian Kaboré de ses fonctions de président et constate officiellement la vacance du pouvoir de la présidence du Faso à compter du 24 janvier 2022. Cela, suite au coup d’État militaire orchestré le 24 janvier dernier, par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration – MPSR dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qui assure depuis, la présidence du pays.
Il vient d’être confirmé président du Faso suite à la publication de cette décision du Conseil Constitutionnel du pays. Par ailleurs, la décision de l’institution qui fait du président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration chef de l’État du Burkina Faso a, aussi, indiqué que le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba prêtera serment devant le Conseil constitutionnel. Le Conseil n’a cependant pas précisé la date de son investiture.
Une décision jugée « Une catastrophe Constitutionnelle »
Suite à la dévolution des fonctions de président du Faso au Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo DAMIBA, par le Conseil constitutionnel, le constitutionnaliste burkinabè, Professeur Abdoulaye Soma a jugé cette décision comme « une catastrophe Constitutionnelle ». Selon lui, « la première décision rendue par le Conseil constitutionnel le 8 février 2022, portant ‘’Constatation de la vacance de la présidence du Faso’’ est tout à fait correcte. La deuxième décision rendue le 8 février 2022 par le Conseil constitutionnel portant ‘’dévolution des fonctions du Président du Faso’’ est une catastrophe constitutionnelle », déplore-t-il.
Il a, par ailleurs, indiqué dans sa note que constater que le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo DAMIBA est chef de l’État, est un fait accepté. « Mais la dévolution par décision du Conseil constitutionnel des fonctions de Président du Faso, sans autres formalités démocratiques, dans la démarche utilisée, est une catastrophe Constitutionnelle », indique-t-il.
Selon, le constitutionnaliste, le professeur Abdoulaye Soma le Conseil constitutionnel « tue la constitution » de par cette décision. « Le Conseil constitutionnel tue la démocratie. Le Conseil constitutionnel tue le droit constitutionnel, en même temps qu’il tue l’autorité du Conseil lui-même. Le Conseil constitutionnel indique que le coup d’État est un autre mode constitutionnel et démocratique de dévolution des fonctions de Président du Faso », indique-t-il, avant de s’interroger, « Comment peut-on faire ça !? », il précise par ailleurs que le montage de 2014 a été mal copié. « Gageons d’éviter les erreurs techniques qui compromettent tout maintenant », déclare-t-il.
Notons que le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, âgé de 41 ans a pris le pouvoir le 24 janvier dernier suite à un coup d’État militaire. Il est depuis à la tête du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Par ailleurs, le chef de l’État qui vient d’être confirmé à la tête du Burkina Faso par le Constitutionnel a installé mardi dernier, une commission de 15 membres pour proposer une charte de la Transition, dans deux semaines.
Ibrahim Djitteye
Source: LE PAYS