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Burkina Faso : après le nouveau coup d’État, le régime plonge dans l’inconnu

Nommé à la tête du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré va devoir gérer un pays plongé dans l’insécurité, dans une région soumise aux incursions djihadistes et aux influences extérieures.

Le nouveau fauteuil d’Ibrahim Traoré sera-t-il trop grand pour lui ? Celui qui à 34 ans est devenu jeudi 6 octobre 2022 le plus jeune chef d’État de la planète se retrouve à la tête d’un pays dont l’avenir est plus qu’incertain.

Dans une région sahélienne où le terrorisme djihadiste a fait des milliers de morts et déplacé quelque deux millions de personnes, le recours à la force est de mise.

« Un effet de mode avec le Mali »

« Il y a un effet de mode avec ce qu’il se passe au Mali », remarque Vincent Bado, journaliste freelance basé à Ouagadougou, passé par La Nouvelle République.

Comme chez son voisin malien, le Burkina Faso a troqué la démocratie contre un régime militaire en janvier dernier, censé protéger la population contre la menace djihadiste.

Mais face à une situation intenable sur le plan sécuritaire, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a connu vendredi dernier le même sort qu’il avait infligé au président élu Roch Marc Christian Kaboré en janvier, laissant la place à un subordonné avant de s’enfuir au Togo. « Il a gagné la bataille des juntes. Mais il se retrouve sur un fil ténu », souligne Vincent Bado.

Moscou entre dans la danse

Pour le jeune capitaine, la gestion d’un pays en proie aux attaques régulières de groupes armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI) et où la majeure partie du territoire échappe au contrôle du gouvernement ne va pas être si simple. « Il va sûrement se tourner vers ses partenaires russes », estime le reporter.

Avec le départ de la force française Barkhane du Mali, l’influence de Moscou ne fait que s’accroître en Afrique de l’Ouest, en même temps que les manifestations contre la France deviennent plus violentes.

Rappelant des épisodes de la Guerre Froide, les États-Unis ont mis en garde les putschistes contre une possible alliance avec la Russie et en particulier avec le groupe privé Wagner.

« La population est partagée entre la prudence et l’attente des résultats », raconte Vincent Bado, qui affirme que « la vie avait repris son court normalement » au cours de la semaine. « C’est comme s’il ne s’était rien passé. »

Guillaume Sergent

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