En plus du Directeur de la S.E (Sécurité d’État), du Secrétariat Général de la Présidence de la République, de la Primature, du Ministère de la Communication, le CDR (le Collectif pour la Défense de la République) a adressé une lettre à toutes les Ambassades occidentales et sous régionales accréditées à Bamako pour dénoncer les brouillages des émissions radiophoniques de son porte-parole, Ras-Bath. Une copie des constats d’huissier est jointe à chaque Courrier.
Le porte-parole du CDR était face à la presse, hier, lundi 29 octobre 2018, au siège de l’association, sis à Djélibougou. Il s’agit, pour le conférencier, d’apporter une information et des éclaircissements puis tenir l’opinion nationale et internationale au courant d’un fait très grave. Selon Ras-Bath, c’est un sentiment de colère, de dépit, de désenchantement et de révolte qui leur oblige à ne plus se taire. Une situation que vit la très grande majorité des membres et sympathisants du Collectif pour la Défense de la République et certaines Directions de presse audiovisuelle.
En effet, le Collectif pour la Défense de la République, par la voix de son porte-parole, Mohamed Youssouf Bathily alias RAS-BATH, est victime des manœuvres liberticides tentant à démanteler la liberté d’expression et le droit à l’information des populations, principes consacrés par la Constitution de la République du Mali.
Les faits
Le 1eraoût 2018, le Gouvernement a procédé à la fermeture de la radio Renouveau FM pour empêcher RAS-BATH d’y animer ses émissions. Le jeudi 2 août 2018, la radio Renouveau FM a été envahie par plusieurs véhicules Pick-up transportant des Hommes en tenue et lourdement armés, le Directeur immobilisé, les programmes suspendus. La radio et le Directeur ne doivent leur salut qu’à l’appel lancé par les autres collègues de la presse qui a donné lieu à un rassemblement populaire à la porte de la radio.
La vague d’indignations se rallonge. Des associations faitières de la presse privée avec à leur tête l’URTEL ont animé plusieurs conférences afin de condamner l’acte qualifié de menace grave sur la liberté d’expression dans notre pays. Ces conférences ont été sanctionnées par la mise en place d’un Collectif composé d’Hommes des médias qui a rencontré les autorités pour la réouverture de la radio et la reprise de ses émissions dans un plus bref délai. Ensuite, le collectif a tenu un sit-in pour des mêmes raisons devant la cité administrative.
Mais, malgré tout, la Haute Autorité de la Communication, en complicité avec le Gouvernorat du District de Bamako, commet la très grosse et inadmissible erreur en prenant la plus lourde sanction avec la suppression de l’émission de RAS-BATH ‘‘Cartes sur Table’’.
Le 13 août 2018, le Gouverneur du District de Bamako a ordonné la suppression de cette émission que RAS BATH animait sur les ondes de la radio Renouveau FM. Un acte qui viole les textes même de la HAC, cet organe de régulation des médias au Mali.
Le Directeur de la radio Renouveau a attaqué la décision de la HAC devant la Cour Suprême.
En attendant l’épilogue de cette procédure judiciaire, il a créé une nouvelle émission « Grands Dossiers» animée tous les mercredis à partir de 21 par Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath.
L’émission Grands Dossiers brouillée
Le 26 septembre 2018, l’émission Grands Dossiers sur la radio a fait l’objet d’un brouillage.
Des rappels de Ras-Bath : «Les fermetures de radios, les interdictions de certaines de mes émissions sont toutes intervenues dans l’entre-deux tours des élections présidentielles de 2018 pour nous empêcher d’informer les populations sur les enjeux des élections présidentielles ainsi que la nécessité d’un choix pertinent».
Ces mesures coercitives d‘un autre âge ont été suivies des brouillages des ondes, partout où RAS-BATH part animer une émission, les ondes sont systématiquement brouillées. La dernière en date, selon le Porte-parole du CDR, est celle constatée la semaine dernière sur Renouveau FM et RFM par voie d’Huissier et dont copie a été jointe aux lettres adressées aux différentes autorités nationales et internationales.
Dans une de ses lettres, Ras-Bath prend à témoin de l’érection en mode de gouvernance des mesures infradémocratiques confiscatoires aux libertés fondamentales du Mali. «Nous vous signalons que notre combat est celui du Peuple et son information est un devoir pour notre collectif qui reste fermement attaché à la liberté d’expression», a-t-il précisé.
Selon Ras-Bath, ces brouillages sont l’œuvre d’une cellule tapie au niveau de la S.E. C’est pourquoi, justifie-t-il, on a adressé une lettre au Directeur. Il s’agit de lui tenir informer pour qu’il s’assume d’une part. Et, de l’autre, pour qu’il informe le Président de la République de cette situation qui peut provoquer des troubles à l’ordre public. Toutes les autorités compétentes du pays ont été formellement saisies de l’affaire.
Au total, 35 structures nationales et internationales ont réussi une lettre de dénonciation avec copie des constats d’Huissier. L’objectif est d’attirer leur attention sur la dictature en cours au Mali avec à la clé la menace grave sur la liberté d’expression, la liberté de presse et la liberté d’opinion. Lisez la liste complète des structures saisies.
Oumar Diakité
Collectif Pour la Défense de la République CDR
Lettre et constats d’Huissier envoyés aux structures suivantes :
- Algérie
- Allemagne
- AMDH
- APPEL MALI
- ASSEP
- Burkina Faso
- Canada
- CNDH
- Coalition des Forces Patriotiques
- Côte d’Ivoire
- Espagne
- France
- FSD
- Guinée Conakry
- HAC
- Italie
- Maison de la Presse
- Maroc
- Mauritanie
- Ministère de la Communication
- Minusma
- MPV-MALI
- Niger
- Nigéria
- Pays Bas
- Premier Ministre
- SE
- Sénégal
- Secrétaire Général de la Présidence
- Suède
- Tchad
- Union Africaine
- Union Européenne
- URTEL
- Etats Unis d’Amérique
Le Combat