Manifestation de soutien au gouvernement, ce dimanche 26 mai 2019 au Brésil. Un gouvernement de plus en plus impopulaire, critiqué pour ses choix politiques et qui a du mal à faire voter sa réforme des retraites au Congrès. Les sympathisants du président espèrent une forte mobilisation pour un sursaut. Un mouvement risqué, qui suscite des tensions au sein même du camp gouvernemental.
Cinq mois après son arrivée au pouvoir, le gouvernement brésilien est en crise : économie en berne, soupçons de corruption et incapacité à réunir une majorité stable au Parlement. Résultat, le projet phare, la réforme des retraites, est bloqué.
Les choix – facilitation du port d’armes, réduction du budget de l’Éducation – sont par ailleurs discutés. Aussi, selon Carlos Jordy, député du Parti social-libéral (PSL), la manifestation du jour doit envoyer un message, d’abord aux élus.
L’obstacle du Congrès
Les parlementaires doivent selon lui travailler avec le gouvernement. Il s’agit de leur « montrer que la population est derrière le président, qu’elle ne permet pas que certains au Parlement bloquent des décisions importantes pour le Brésil ».
Dangereux, pour le député d’opposition Paulo Perreira da Silva : « Si la manifestation réussit, des milliers de personnes se mobiliseront contre le Congrès. Le gouvernement en toute logique devrait alors suspendre le Congrès. »
Des doutes dans la majorité
Un pari risqué, dit-il, car « le Brésil n’accepterait jamais ». Lui se dit persuadé que la manifestation va échouer, avec « très peu de monde dans les rues », et que « le gouvernement sortira encore plus fragilisé de cette affaire ».
L’appel à manifester divise déjà la majorité. Les fils du président soutiennent la mobilisation, mais leur père a pris ses distances. Il a décidé de ne pas y participer. Sans doute pour ne pas être en première ligne si la participation est faible.
RFI