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Brésil : les députés approuvent la destitution de Dilma Rousseff

Le parlement brésilien a voté dans une ambiance survoltée en faveur de la destitution de la présidente, qui devra être confirmée par une majorité simple du Sénat mi-mai. Le pays s’enfonce dans une crise politique sans précédent.

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Dilma Rousseff est désormais sure d’être destituée mi-mai prochain par le Sénat pour 180 jours. La Chambre des députés a approuvé le processus de destitution par 367 voix pour, 137 voix contre et 7 abstentions. Elle sera donc remplacée provisoirement par le vice-président Michel Temer, le temps qu’une commission du Sénat examine les faits qui lui sont reprochés.

La votation s’est déroulé dans une ambiance survoltée tant à l’intérieur du Congrès qu’à l’extérieur. Devant le parlement brésilien, à Brasilia, 18.000 manifestants en vert et en jaune favorables à la destitution faisaient face à 10.000 fidèles supporters de la présidence, soigneusement séparés par ce que beaucoup de manifestants qualifiaient de «Mur de Berlin» que la police avait mis en place tôt dans la journée pour éviter des affrontements entre manifestants.

«Lâches, canailles»

À l’intérieur, chaque député disposait de 10 secondes pour expliquer son vote. Les insultes ont fusé de part et d’autre. La foule chantait et brandissait des drapeaux et des pancartes. «Lâches, canailles, putschiste!» lançaient les partisans de la présidente, auxquels répondaient ses adversaires par «voleurs». Cette dernière accusation comporte toute l’ambiguïté des accusations à l’encontre de Dilma Rousseff. Alors que 60% des parlementaires brésiliens ont eu à répondre de faits de corruption face à la justice, Dilma Rousseff n’est impliquée dans aucun scandale de corruption pour l’instant. Même le scandale Petrobras, qui touche son mentor Lula da Silva.

Selon Transparency Intenational, 36 des 65 députés qui formaient la commission parlementaire qui a autorisé la mise au vote de la motion de destitution le 11 avril dernier ont déjà été condamnés ou sont inculpés pour des faits allant de malversations électorales au blanchiment d’argent.

Selon Mario Conti, du journal Folha de Sao Paulo, «rien jusqu’à présent ne prouve un enrichissement personnel de la présidente. Il est évident qu’elle a contribué à l’État de récession dans lequel est plongé le pays, qu’elle a menti pendant la campagne électorale, qu’elle est irascible. Mais tout cela ne constitue pas un crime de responsabilité et ne justifie pas une destitution… Elle n’a pas volé et c’est une bande de voleurs qui la juge.»

Au Figaro, Paulo Peres, professeur de sciences politiques à l’université de Rio Grande do Sul expliquait que «finalement, ce dimanche, on assiste à une élection présidentielle indirecte pour décider qui, d’elle ou de Michel Temer, doit diriger le pays». Le vice président Temer et son parti sont des alliés incontournables de tous les gouvernements depuis des années. Cette fois, après des fuites plus ou moins volontaires ou calculées, Michel Temer a affiché ses ambitions de remplacer Dilma Rousseff à la tête de l’Etat. Le paradoxe est que, si la population brésilienne semble dans sa grande majorité désirer que Dilma Rousseff quitte la présidence, elle ne veut absolument pas qu’un vieux politicard comme Michel Temer accède aux fonctions suprêmes.

Son programme, «Pont vers le futur», prévoit de remettre en cause un grand nombre d’acquis sociaux décidés pendant les présidences de Lula et de Dilma Rousseff et qui ont permis de sortir des millions de Brésiliens de la pauvreté. Même la constitution de 1988 est remise en cause avec la volonté d’en finir avec les budgets minimaux pour la santé et l’éducation.

Les sondages vont tous dans le même sens: c’est le retour de Lula qui est désiré, malgré les affaires de corruption liées à la compagnie nationale des pétroles Petrobras. Pas l’arrivée au pouvoir de Michel Temer. La crise politique brésilienne ne fait que commencer, à quelques mois des Jeux olympiques.

Source : Figaro

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