La sortie médiatique qualifiée par les syndicalistes de l’EDM, de 《 mensonge 》du ministre de l’Energie, semble suscité un bras de fer. Les allégations de la ministre de tutelle portant sur d’éventuels détournements des 《59 citernes en 4 jours》 qui seraient faits par les agents de la structure, ont été démenties et rejetées en bloc, par ces derniers. La méfiance règne désormais entre les parties et c’est au Chef de l’Etat à qui, lui revient de s’assumer, de dire toute la vérité aux maliens afin d’arrêter ces coupures d’électricité dignes d’une autre époque.
Cette réponse musclée proférée à l’endroit de la ministre de l’Energie intervient à quelques jours de sa sortie où elle accuse ouvertement certains agents de l’EDM d’avoir contribué à mettre à terre cette entreprise. Les syndicalistes ont à travers une assemblée générale appelée la ministre du département à revenir à la raison surtout d’apporter ses preuves avant de démentir ses allégations qui constituent en terme clair, du vol de carburants. Par ailleurs, parler des coupures d’électricité à Bamako ainsi qu’à l’intérieur du pays devient de plus en plus dégoûtant. Les critiques dans les médias et sur les réseaux sociaux ne constituent plus d’effets encore moins les cris de détresse de la population. Quid des travailleurs dont les ressources proviennent de cette électricité, ensuite des patients dans les hôpitaux en difficulté sans omettre les conséquences qui s’en suivraient ? Bref l’économie des ménages voire le pays tout en entier se verront s’écrouler si ces coupures intempestives continueraient sous l’œil passif des autorités. Une agonie certaine qui se rallonge malheureusement et ne finit pas. Comme dirait l’autre, si l’EDM parvient à assurer une moitié de journée en lumière, le reste est vécu dans l’obscurité totale et ce, de façon quotidienne. Ce qui est aberrant c’est qu’à la fin du mois, les factures s’augmentent désespérément. Le fait d’attribuer cette responsabilité aux agents de l’énergie du Mali seraient selon les syndicalistes, leur faire du tort gratuitement. Par contre, ceux-ci pointent du doigt plutôt les déficits de productions de l’agence, traduits par un manque de maintiens des matériels qui sont aujourd’hui vétustes et celui d’approvisionnement des groupes électrogènes dont l’Etat n’arriverait pas selon eux, à honorer convenablement ses engagements. Ces récits sombres ne font pas bonne presse pour le régime d’Assimi et ils sont le témoignage éloquent que le Mali, qui s’est lancé dans une posture dite “panafricaniste”, fait face réellement à une défaillance énergétique cruciale laquelle devrait à tout prix, interpellée le président Goita à s’assumer devant les enjeux. Sinon son silence pourrait s’apparenter à un aveu d’échec et d’incompétence. En d’autres termes, Assimi Goita est interpellé en tant que premier responsable du pays pour qu’il apporte la solution idoine à cette crise. Sinon le changement permanant de ministres et directeurs généraux de l’EDM ne semble pas apporter la solution. Le combat pour le développement de l’énergie doit être pris au sérieux et ce secteur mérite d’être bien assaini, entretenu et accompagné en toute sincérité.
Yacouba COULIBALY
L’Alternance