En prélude au dernier round du procès qui l’oppose au patronat devant la cours suprême, les responsables des associations d’artistes ont animé hier une conférence de presse au café des Arts du palais de la culture. Dans cette confrontation de David contre Goliath, les artistes n’entendent pas baisser les bras. Pour eux, c’est une question de vie ou de mort. Tombée comme un couperet, l’annonce de l’inscription hâtive au rôle d’aujourd’hui de la cours suprême du dossier du rejet du décret N°2014 – 0407 / P-RM du 06 juin 2014 fixant les modalités de perception et de répartition des redevances de droit d’auteur et des droits voisins, intenté par le patronat est considéré comme un affront par les artistes.
Pour les artistes, l’heure est grave. Cette situation découle selon les conférenciers de la puissance de certains lobbies qui prennent les pauvres et les autorités en otage. Comment comprendre qu’un décret qui a franchi toutes les étapes avant d’être signé par le président de la république, le premier ministre, le ministre de la culture, le ministre de l’artisanat et du tourisme et du ministre du commerce puisse être rejeté comme un virus. A défaut de crier à la trahison des autorités, M’Baye Boubacar Diarra et ses camarades dénoncent le diktat et l’emprise de l’argent sur la justice. Pour le promoteur de l’espace le Café des Arts du Palais de la Culture, l’immense culture malienne est en péril. Depuis le 1er jugement le 05 février 2015, les artistes ont décidé de sonner la mobilisation pour leur survie. Pour eux, la précipitation dans la programmation du procès d’aujourd’hui indique qu’il y a anguilles sous roche. Pour éviter la mort programmée des artistes et de la culture malienne à travers le rejet de ce décret, les conférenciers invitent l’ensemble des artistes aujourd’hui à la cour suprême pour parer à toutes les éventualités. Selon Mamoutou Keita, c’est désormais une lutte à mort qui s’engage pour les artistes. En cas de rejet, les artistes n’écartent aucune possibilité en représailles. Il s’agit entre autres : Interdire la musique à tous les niveaux (radio, TV, téléphone). En plus, il envisage d’interdire l’hymne national à la télé et à la radio. Très remonté contre les sociétés de téléphonie qui se cachent derrière le patronat, l’initiateur de Top Etoile sur l’ORTM a affirmé qu’au Mali qu’il faut bruler pour être entendu. Allons-nous arriver jusqu’à ce point pour que les artistes sortent de la précarité ?
A suivre
Lamine Diallo
source : Wati