C’est sans appel : les mesures de protection ne sont pas exigées des commerçants. Du coup, la mort par électrocution menace la vie de milliers de citoyens dans plusieurs marchés légaux ou anarchiques de la capitale malienne.
Les raccordements électriques effectués anarchiquement sont une véritable épée de Damoclès et n’inquiètent pas outre mesure les services de contrôle et les autorités locales. Le risque est d’autant plus grand pendant l’hivernage, en raison des eaux de ruissellement et les risques d’infiltration des eaux dans les installations de fortune improvisées pour alimenter des baraquements, des kiosques ou carrément les marchés installés par autorisation publique. Pour ce dernier cas de figure, il faut citer les conteneurs implantés au marché Dibida de Bamako raccordées à l’électricité à partir des locaux commerciaux limitrophes. «Une véritable bombe à retardement», commente un client, en ajoutant que le moindre incident peut devenir un véritable drame.
Ignorance ou laisser-aller de la part des commerçants, mais le fait mérite d’être souligné et de signaler que les lampes sont allumées même la journée ! «Elles sont plutôt inutiles», ajoute notre interlocuteur. Cette situation ne se limite pas à ce seul espace commercial. Dans la ville de Bamako, le Grand Marché et le marché de Médine ne dérogent pas à la règle. Ces deux marchés, légaux, ont un dénominateur commun : ils représentent tous deux un véritable danger que personne ne prend au sérieux. Aussi, citons le cas de l’imposant marché de l’Artisanat dans le quartier de Bagadadji à côté de l’Assemblée Nationale, qui a été plusieurs fois réduit en cendre.
En effet, les lignes électriques qui alimentent le Grand Marché et le Marché de Médine donnent froid dans le dos. Et pour cause, à chaque fois qu’il pleut, les eaux s’infiltrent de partout. «Les commerçants ne prennent jamais la peine de couper le courant pour éviter un éventuel court-circuit qui pourrait s’avérer mortel», relève une mère de famille, ayant l’habitude de faire ses courses dans ces marchés.
Il est à relever que cette pratique s’est banalisée à travers plusieurs communes de la première ville du pays, et ce danger a tellement été banalisé.
Pourtant, la responsabilité de plusieurs organismes est engagée, étant concernés directement ou indirectement par cette situation. À citer, entre autres, la société EDM-SA, les services de contrôle relevant du ministère du Commerce, ainsi que les services de sécurité. Hélas ! Nul ne se sent concerné, avant qu’il n’y ait mort d’homme et attirer l’attention des responsables sur ce danger public pourtant flagrant.
Cyrille Coulibaly
Source: Nouveau Réveil