Les travailleurs de la société BRAMALI déclenchent une grève de 72 heures à partir de ce mercredi, nous annonce une source syndicale, laquelle précise que la cessation de travail concernera les travailleurs de l’usine de production de BRAMALI, ainsi que le service commercial. Quels sont les griefs des travailleurs ?
La grève de 72 heures à partir d’aujourd’hui est actée. Selon un responsable syndical ayant requis l’anonymat, nonobstant les pressions exercées par les responsables de la société, le mot d’ordre de grève sera observé à tous les niveaux, à savoir l’usine de production et le service commercial.
Parmi les revendications des travailleurs, nous fait savoir le même responsable syndical, il y a la libération des responsables syndicaux actuellement détenus à la Maison centrale d’arrêt de Bamako, dont le Secrétaire général du Comité syndical de BRAMALI. Au sujet de ce dernier, fait-il savoir, s’il a été incarcéré sur plainte d’une partie des travailleurs de BRAMALI, une frange importante estime que les plaignants sont tout simplement instrumentalisés par l’administration qui est tenue pour responsable, au premier chef, du traitement du leader syndical.
Naturellement, le Directeur des Ressources Humaines, Mamadou H. DIALLO, est dans le viseur des syndicalistes qui exigent son départ sans condition. Il est reproché à ce responsable des licenciements à tour de bras partout où il est passé avant, notamment à la Manutention africaine, à Cafo Jiginew, et maintenant à BRAMALI.
Selon des sources syndicales, en 4 ans de présence en qualité de Directeur des Ressources humaines, M. DIALLO a licencié 17 travailleurs et contraint une quarantaine d’autres travailleurs à la démission. A en croire des sources proches de ce dossier, le DRH est celui qui pollue l’atmosphère au sein de la boîte par ses méthodes très peu cavalières et rarement amènes. Ce qui fait qu’il est visé par un dégagisme radical et un rejet viscéral.
Dans la série de revendications des travailleurs de BRAMALI, il y a également l’annulation des procédures impliquant leurs camarades convoqués au niveau de l’Inspection du Travail.
Enfin, le Comité syndical très en verve et en veine de détermination exige la réinsertion d’un de leurs camarades récemment licencié injustement.
C’est à croire que c’est la saison des grèves dans notre pays. En effet, après l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), la Coordination des comités syndicaux de la DAF, DRH, DFM de la Primature et des départements ministériels, le Syndicat des travailleurs du ministère des Affaires étrangères, la Synergie des syndicats de la Police, c’est désormais officiel : la Synergie des sections syndicales des surveillants de prison a déposé, ce lundi 3 mai, sur la table du gouvernement, un préavis de grève de dix jours.
Auparavant, depuis lundi 26 avril, les opérateurs gaziers ont arrêté d’approvisionner le marché national. Leur grief porte essentiellement sur le non-paiement par l’Etat de la subvention sur le gaz, depuis le mois de février 2020, avec un montant cumulés d’environ 7 milliards FCFA. La durée de la suspension de la fourniture de ce produit sera fonction de la réponse qu’apportera le Gouvernement au règlement du montant impayé au titre de la subvention.
A l’approche de la fête de Ramadan, il va sans dire que cette grève de 72 heures de BRAMALI perturbera considérablement le marché et s’en ressentira au niveau de la consommation des ménages.
PAR BERTIN DAKOUO
Source : INFO-MATIN